Déconfinement : "La CFDT ne veut pas une reprise d'activité à tout crin", prévient Laurent Berger
Le secrétaire général assure que sa centrale syndicale juge le retour au travail "pas illogique", dès lors que la santé et la sécurité des salariés sont assurées.
Le confinement doit commencer à être levé dans l'Hexagone à partir du 11 mai. Alors que la date butoir approche, le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger a mis en garde le gouvernement, au micro de Radio J, dimanche 26 avril. "La CFDT ne veut pas une reprise d'activité à tout crin, peu importe les conditions, a prévenu le patron de la centrale syndicale. La CFDT dit qu'il faut sécuriser la santé et la sécurité des travailleurs."
"Aucun état d'âme à dire qu'on ne peut pas reprendre l'activité"
Le syndicaliste reconnaît qu'"il n'est pas illogique que l'activité reprenne, dans un certain nombre de cas quand c'est assuré". Mais il juge que le dialogue social est la condition du succès du déconfinement. Laurent Berger a cité en exemple l'usine Toyota d'Onnaing, dans le Nord, qui vient de redémarrer sa production. Il a comparé ce cas à celui d'une autre entreprise, Amazon. Le géant américain du commerce en ligne a fermé ses entrepôts en France, alors que la justice française a donné raison aux syndicats lui réclamant une réelle évaluation des risques liés à l'épidémie. "Dans l'une, il y a eu de longues discussions sur la façon dont on reprend l'activité, sur les gestes barrières, sur l'organisation du travail ; dans l'autre, aucun dialogue social", a-t-il estimé.
A l'instar du secrétaire général de la CGT-Cheminots, Laurent Brun, qui a laissé entendre, vendredi, que les agents de la SNCF pourraient refuser le travail faute de mesures sanitaires suffisantes pour les protéger, le patron de la CFDT n'exclut pas ce genre d'action. Pour la CFDT, "l'idée n'est pas de commencer à brandir des menaces de ne pas faire fonctionner les services publics de transport, mais c'est d'abord de s'assurer que les moyens de protection des travailleurs sont réunis", a souligné Laurent Berger. "Là où ça ne sera pas suffisant, la CFDT n'a aucun état d'âme à dire qu'on ne peut pas reprendre l'activité", lorsqu'il n'y a "pas d'effort de l'entreprise", a-t-il ajouté.
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