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Vidéo "On va déconfiner avec des chiffres moins bons qu'au moment où on a confiné", s'étonne le chef des urgences de l'Hôpital Georges-Pompidou

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Article rédigé par franceinfo
Radio France

"On avait 4 200 patients en réanimation en France quand on a confiné il y a un mois et demi. Et là on est presque à 6 000 !", dénonce Philippe Juvin.

Invité de France Inter vendredi 30 avril, Philippe Juvin, chef des urgences de l'Hôpital européen Georges-Pompidou (AP-HP) et maire (LR) de la Garenne-Colombes (Hauts-de-Seine), dénonce le choix des indicateurs encadrant le déconfinement.

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"La situation est très hétérogène en France. On va déconfiner avec des chiffres moins bons qu'au moment où on a confiné, observe Philippe Juvin. Il faut bien comprendre que la situation aujourd'hui n'est pas bonne. On avait 4 200 patients en réanimation en France quand on a confiné il y a un mois et demi. Et là on est presque à 6 000 !"

Des conditions de déconfinement "à l'aveugle"

"Les conditions du déconfinement se font un peu à l'aveugle", juge le médecin.

"On a l'impression qu'il faut déconfiner parce que tout le monde déconfine."

Philippe Juvin, chef des urgences et maire

à France Inter

"En Grande-Bretagne, qui déconfine, il y a 20 morts tous les jours. En France, on doit avoir environ 300 morts tous les jours", constate Philippe Juvin.

Emmanuel Macron se réserve le droit de ralentir le tempo du déconfinement, notamment dans les régions où le taux d'incidence serait au-dessus de 400. "Un taux d'incidence de 400 représente à l'échelle nationale 38 000 nouveaux cas par jour. Le Président de la République a dit pour le mois de décembre 'on déconfinera si on est à 5 000'. Donc, vous voyez qu'on a dégradé nos exigences de déconfinement", explique Philippe Juvin. "Aujourd'hui, les indicateurs qui sont choisis pour déconfiner ne sont pas des indicateurs qui témoignent du taux de remplissage en réanimation", regrette le médecin.

Élargir la stratégie vaccinale

Philippe Juvin appelle par ailleurs le gouvernement à élargir la stratégie vaccinale. Il "a eu raison d'avoir des priorités, d'abord, vacciner les plus fragiles, c'était très bien. Maintenant, je pense qu'on entre dans une deuxième phase de vaccination".

"Dans ma commune, j'ai vacciné tous les enseignants, quel que soit leur âge, en ne prenant pas une dose à quelqu'un d'autre, mais en utilisant les doses d'annulation ou bien en utilisant les septièmes doses, quand on arrive à en tirer du flacon."

Philippe Juvin

à France Inter


"Dès qu'une dose n'est pas utilisée par une population cible officielle, il faut immédiatement l'injecter à n'importe qui, quel que soit l'âge, préconise-t-il. Encore une fois, la manière de s'en sortir c'est de vacciner massivement 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7".

À la question de savoir s'il faut donner plus de vaccins aux régions où le taux d'incidence est le plus fort, Phlippe Juvin rétorque par un exemple : "En Île-de-France, il y a un taux de vaccination qui est moins important que dans le reste de la population alors que nous avons un taux d'incidence de la maladie qui est le plus élevé. Il faut plus s'appuyer sur les maires. Il y a encore des communes où il n'y a pas de centres de vaccination. Il y a un coup d'accélération à faire là où il y en a le plus besoin et là où il y en a le plus besoin c'est là où la maladie tape le plus", conclut Philippe Juvin.

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