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Des dizaines de milliers de masques chirurgicaux échoués sur les plages de Sydney

Ils proviennent de containers tombés d'un cargo en provenance de Chine, et l'épisode est révélateur du risque de pollution lié à l'utilisation de ces masques dans la lutte contre le virus, pas seulement en Australie.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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La plage de Bondi en Australie, fermée pendant l'épidémie de coronavirus le 3 mai 2020. Illustration. (IZHAR KHAN / NURPHOTO)

Les images sont impressionnantes. Un peu partout sur les plages de la grande ville australienne, sur le sable ou sur les rochers, on trouve ces masques qui nous sont devenus familiers, avec généralement un côté bleu clair et un autre bleu foncé. Tous sont détrempés, échoués, parfois encore dans leurs sachets en plastique. Les premiers ont été découverts mercredi 27 mai au matin. Et depuis on en trouve chaque jour de nouveaux, sur des kilomètres et des kilomètres. A tel point que plusieurs plages de Sydney ont été fermées : Coogee, Tamarama, Magenta et la célèbre plage de Bondi. Le ramassage est en cours. Mais il est lent et fastidieux. Les autorités australiennes demandent aux particuliers de ne pas s’en occuper directement et d’alerter plutôt les municipalités pour effectuer le nettoyage. La crainte, c’est aussi que de nombreux animaux marins, des poissons, des méduses, ne se retrouvent prisonniers de ces masques, qui sont autant de pièges.  

Un cargo en provenance de Chine et en mauvais état

Tous semblent donc provenir d’une quarantaine de containers, qui se trouvaient à bord d’un cargo lorsqu’ils ont basculé à la mer il y a trois jours. Le navire APL England, c’est son nom, immatriculé à Singapour, se dirigeait vers Melbourne, au sud de Sydney, après 16 jours de traversée en provenance de Chine. Il était chargé à ras bord de matériel médical, beaucoup de masques, et aussi du matériel de plomberie, par exemple des canalisations d’eau. Il a été pris dans la tempête, c’est le début de l’hiver en Australie. Et il a alors été contraint de faire demi-tour, à 73 km au sud de Sydney. C’est lors de cette manœuvre que les 40 containers sont tombés à l’eau. Cinq d’entre eux seulement ont été retrouvés sur les plages. Autant dire que les Australiens sont loin d’en avoir fini avec l’histoire, et pourraient voir des masques continuer de s’échouer pendant un moment.  Le navire lui, a pu regagner jeudi 28 mai le port de Brisbane, au nord de Sydney cette fois. Il y fait l’objet de contrôles de sécurité. Il y a 74 containers supplémentaires qui sont endommagés. C’est un miracle s’ils ne sont pas tombés à l’eau. Les premiers constats des autorités maritimes australiennes mettent en évidence le mauvais état du bateau : de la corrosion, des containers mal arrimés. L’enquête devrait durer au moins quatre semaines.  

Entre 300 et 400 ans pour se décomposer

Cet épisode est révélateur de la pollution que peuvent provoquer ces masques jetables : il faut entre 300 et 400 ans pour qu’un masque chirurgical se décompose naturellement, presque autant qu’un sac en plastique. Et en ce moment, les masques sont fabriqués par centaines de milliards… Ces derniers jours, on en a repéré également en Méditerranée. C’est inévitable parce qu’une grande partie des déchets jetés à terre finissent en fait dans la mer. Il faut donc prendre l’habitude, après utilisation, de bien jeter ces masques dans une poubelle, idéalement après les avoir mis dans un sachet de protection pour éviter toute contamination.

Plusieurs pays, dont l’Australie, envisagent d’ailleurs de lancer des campagnes de sensibilisation du public sur le sujet, et d’alourdir les amendes pour jet de masque usagé sur la voie publique.      

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