Masques dans les supermarchés : la grande distribution assure qu'elle les vendra à prix coûtant et se défend d'avoir constitué des "stocks cachés"
Selon le délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution, les masques à usage unique coûteront "en pratique, de l’ordre de 60 centimes" dans les grandes surfaces. Et dénonce un "faux procès" intenté au secteur sur l'existence de stocks, alors que les personnels soignants en manquent.
La "quasi-totalité des masques" chirurgicaux qui seront vendus, à partir de lundi 4 mai dans les grandes surfaces en France, le seront "à prix coûtant", a assuré, samedi 2 mai sur franceinfo, le délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), Jacques Creyssel. Les masques pour le public, chirurgicaux et textile, serontdisponibles à partir du 4 mai dans les pharmacies, bureaux de tabac, petits commerces et dans la grande distribution.
La vente de ces masques dans les grandes surfaces est "une mission de service public", selon Jacques Creyssel, qui assure qu'ils seront vendus "sans marge". Le prix à l'unité des masques en papier à usage unique de type chirurgical ne pourra pas dépasser 95 centimes d'euro , a indiqué le gouvernement. Selon le délégué général de la FCD, ils coûteront "en pratique, de l’ordre souvent de 60 centimes". Soit "très nettement en dessous de la limite de 95 centimes qui a été édictée à juste titre par le gouvernement pour éviter des ventes à des prix faramineux telles qu'on pouvait les voir malheureusement à certains endroit".
Quant aux masques en tissu, ou masques alternatifs, leur prix ne sera, lui, pas plafonné. Ils vont "arriver progressivement", explique Jacques Creyssel, et ils seront vendus "entre deux et trois euros, soit très nettement moins que ce qu'on trouve aujourd'hui dans un certain nombre d’officines."
Jacques Creyssel reconnaît que le prix sera à la discrétion de chaque enseigne. "Mais l'engagement que nous avons pris avec le gouvernement, avance-t-il, c'est de faire en sorte que les masques soient vendus avec la marge la plus faible possible. Et la quasi-totalité des masques seront vendus effectivement à prix coûtant".
La vente de masques est "une mission de service public"
Les acteurs de la grande distribution n’ont "pas de stock caché" de masques chirurgicaux et vivent très mal la polémique, se défend Jacques Creyssel. Vendredi, les Ordres des professions de santé se sont offusqués dans un texte cinglant du nombre "sidérant" de masques annoncés à la vente par la grande distribution, dénonçant "une surenchère de l'indécence" alors que ces masques manquent depuis le début de la crise du coronavirus : "Toute guerre a ses profiteurs".
Pour le délégué général de la FCD, les chiffres avancés depuis quelques jours sont liés aux commandes que les distributeurs ont fait pour pouvoir assurer la distribution de ces masques aux grand public, et ne viennent pas de stocks qui auraient été gardés. "On voit bien qu'il y a des débats politiques. Mais il n'y a pas de stock caché ! martèle Jacques Creyssel. Les masques qui représentent effectivement une masse importante, ce sont des commandes. Tous les chiffres qui ont été donnés, ce sont des masques qui vont arriver progressivement."
Nous avons acheté ces masques à la demande des pouvoirs publics, comme d'ailleurs les pharmacies ont le droit de le faire, comme les buralistes ont le droit de le faire, afin de les vendre et de faciliter ainsi le déconfinement des Français. C'est une mission de service public.
Jacques Creysselà franceinfo
Jacques Creyssel assure que dans les premières semaines de la crise, "tous les masques" de type FFP1 et FFP2 que les enseignes du secteur avaient en stock ont été "donnés à l’ensemble des hôpitaux", quand la pénurie était encore plus criante. "Nous avons fait en sorte de multiplier les dons depuis plusieurs semaines, s'indigne-t-il. Donc pas de faux procès ! Nous sommes au contraire dans une mission de service public qui est de faire en sorte que les Français puissent avoir accès à des masques. J'ai le sentiment que nous le faisons de la meilleure façon possible. Ça fait dix jours qu'on nous a demandé de vendre des masques. Nous nous battons nuit et jour pour y arriver et se faire critiquer de cette façon-là, très franchement, on trouve ça extrêmement désagréable."
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