Douches, sous-vêtements... l’hygiène vestimentaire et corporelle des Français baisse avec le confinement
Depuis le début du confinement, les Français sortent moins et sont moins confrontés au regard des autres. Résultat, des douches plus forcément quotidiennes, et des changements de sous-vêtements moins fréquents.
Mains propres mais slips sales ? Si depuis le début de l'épidémie de Covid-19, les Français se sont massivement convertis aux gestes barrières, comme le lavage des mains, le confinement pèse sur les habitudes d'hygiène, montre une étude de l'Ifop. "Le confinement a réduit les interactions sociales entre les individus et a desserré la contrainte que le regard des autres fait peser habituellement sur l'image de soi, au point d'atténuer un peu la crainte d'être stigmatisé par les autres en cas de négligence de son apparence", explique ce mercredi 22 avril François Kraus, le directeur du pôle actualité de l’Ifop, sur franceinfo.
>> Coronavirus : suivez l'évolution de la pandémie dans notre direct
Selon une étude de l’organisme, l’hygiène corporelle et vestimentaire des Français a baissé avec le confinement : seuls deux tiers des Français affirment se laver tous les jours. Les plus concernés sont les hommes qui vivent seuls. "L'hygiène tient beaucoup au degré de sociabilité d'un individu et à sa prise en compte du regard d'autrui dans la gestion de son apparence corporelle", clarifie François Kraus. La fréquence de lavage la plus faible est chez les hommes confinés seuls : un sur deux se lave tous les jours, contre 70% des hommes vivant à quatre ou plus dans leur foyer. En moyenne, 61% des hommes déclarent procéder à une toilette complète quotidienne, contre 74% des Françaises.
Les sous-vêtements restent davantage au placard
Le sondage de l’Ifop évoque aussi l’hygiène vestimentaire. Encore une fois, les hommes seuls se laissent plus aller : un sur quatre change de sous-vêtement une à deux fois par semaine. "41% des hommes vivant seul admettent ne pas changer de slip ou de caleçon tous les jours", précise le directeur du pôle actualité de l’Ifop, contre 15% des femmes vivant seules.
Certains Français arrêtent même totalement de porter des sous-vêtements. "On a notamment une explosion du nombre de femmes adeptes du no-bra, c'est-à-dire de femmes qui ne portent presque jamais de soutien-gorge, ce qui est passé de 3% en février à 8% en avril, donc reste limité mais c’est une tendance qui progresse", révèle François Kraus. Cette proportion grimpe à 20% des femmes de moins de 25 ans.
Une estime de soi dégradée à cause du confinement
Le dernier enseignement de cette étude, c’est que les Français ont une estime de soi dégradée à cause du confinement. Une baisse qui touche surtout les femmes. Pour François Kraus, dans son étude, "un peu moins d'une femme sur quatre se juge aujourd'hui belle". Il ajoute que "ce chiffre est en baisse par rapport à ce qu'on pouvait mesurer avant la mise en place du confinement."
Parmi les causes, l’Ifop mentionne les potentielles prises de poids, mais surtout l’absence d’"accès à des services de soins esthétiques comme la coiffure, manucure et épilation, etc." "Cela participe à une détérioration de l'estime de soi sur le plan physico-esthétique", conclut le directeur du pôle actualité de l'Ifop.
L'étude a été réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 3 au 4 avril 2020 auprès d'un échantillon de 1 016 personnes, représentatif de la population âgée de 18 ans et plus résidant en France métropolitaine.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.