En Islande, les frontières rouvertes aux touristes de l'espace Schengen mais sous conditions
Les premiers touristes post-coronavirus foulant le sol islandais auront deux options : soit observer une quarantaine de 14 jours, comme c’était le cas jusqu’ici, soit se faire tester.
L'Islande, l'un des pays modèles pour sa gestion de la pandémie du coronavirus, et qui a notamment pratiqué un dépistage massif de sa population, rouvre ses portes aux touristes de l’espace Schengen à partir du lundi 15 juin. Les autres voyageurs devront attendre le 1er juillet et la réouverture des frontières extérieures de l’Europe. Mais arriver sur l’île boréale ne sera pas sans restrictions.
Se faire tester pour une centaine d'euros
Les premiers touristes post-coronavirus foulant le sol islandais auront deux options : soit observer une quarantaine de 14 jours, comme c’était le cas jusqu’ici, soit se faire tester. "Maintenir deux semaines de quarantaine est impossible si l’on veut accueillir des touristes", estime Kári Stefánsson, PDG de DeCODE Genetics, une entreprise locale spécialisée dans l’analyse du génome humain et qui prête main forte aux autorités sanitaires pour les tests. "Si on ouvre le pays, il faut permettre aux gens de rentrer plus librement. Mais je pense que l’on doit quand même les tester parce qu’il y aura toujours occasionnellement une personne qui sera infectée.", poursuit le chef d'entreprise. Le gouvernement islandais va prendre en charge le coûts des tests les 15 premiers jours mais à partir du 1er juillet, les voyageurs devront payer 15 000 couronnes soit une centaine d’euros.
Pas de retour massif des touristes
Les autorités islandaises permettront-elles, réellement, à toute personne de se faire tester? Dans un premier temps oui car le gouvernement ne s’attend pas à ce que le pays soit immédiatement pris d’assault. Pour preuve, lundi 15 juin, moins de 100 voyageurs seulement sont attendus sur les six vols qui doivent atterrir à l’aéroport international de Keflavík là où il y a habituellement 6 500 personnes par jour. C'est une aubaine pour Páll Matthíasson, directeur de l’hôpital universitaire d’Islande : "La bonne chose dans le choix de ce timing c’est qu’en réalité peu de gens se déplaceront au début ce qui nous donne une chance de calibrer la logistique derrière ce système qui consiste à essayer de s’assurer que les personnes infectées et contagieuses ne propagent pas le virus." Le laboratoire de l’hôpital peut pour l’instant fournir 2 000 tests par jour, un chiffre qui va augmenter au fil du temps.
Moins de 50% des porteurs du Covid-19 interceptés
Toutefois, ce projet de tester tous les touristes ne fait pas l’unanimité en Islande. L’efficacité du système est notamment pointée du doigt par plusieurs médecins islandais pour son côté perméable. Certaines personnes passeront inévitablement à travers les mailles du filet. "Vrai mais" répond Kári Stefánsson de DeCODE Genetics. "Ce ne sera pas un système parfait car d’après l’étude des anticorps et malgré les tests massifs que nous avons fait, nous n’avons intercepté qu’un peu moins de la moitié des personnes réellement exposées en Islande. Mais pour autant ça a suffit.", affirme le PDG du laboratoire. L’épidémie est en effet sous contrôle depuis deux mois en Islande où plus de 17% de la population a été testée, un record mondial en proportion.
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