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En route vers Paris 2024. Réadapter son cerveau

Cécilia Berder, membre de l’équipe de France d’escrime, est en pleine sélection pour les JO de Tokyo, des Jeux aujourd'hui reportés à 2021. Elle nous fait vivre de l’intérieur le quotidien d’un athlète de haut niveau. Aujourd'hui, elle réfléchit à comment réadapter et stimuler un cerveau en manque de compétition.

Article rédigé par franceinfo, Cécilia Berder
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Cécilia Berder, lors des championnats du monde 2019, regard porté vers son équipe (BIZZI TEAM)

"Plus vite, plus haut, plus fort" n'est aujourd'hui plus d'actualité. J'ai du réadapter mon cerveau pour trouver une roue de secours à cette devise olympique pour l'heure démodée.

Avoir une vie sans objectif particulier est un réel apprentissage. Depuis 20 ans (si ce n'est depuis que je peux marcher), mon cerveau est guidé par l'envie de gagner, de pousser plus fort et de sauter plus loin.

Durant cette période de confinement, un autre mode de vie est devenu impératif. Je n'ai plus besoin de chercher à faire mieux. Je dois simplement chercher à être bien. J'ai dû apprendre à quitter le mode compétition pour découvrir un monde sans ambition définie.

Pour mon cerveau, les premiers instants étaient effrayants

La méditation, le yoga, l'auto-hypnose, le qi gong (gymnastique traditionnelle chinoise) sont désormais devenus mes compagnons de croisière. Dans ce type d'activité, je n'ai aucune attente, aucune intention. Loin de moi la prétention de me transformer en yogi ou en bouddha. À travers ces activités, mon seul souhait est de me sentir bien dans l'instant, d'apaiser le bouillonnement de mon cerveau, et non pas de me sentir mieux pour la prochaine compétition.

Cette recherche sans attente est nouvelle. Sans adversaire à défier, sans comptage de points, sans challenge et échéance temporelle, tout s'équilibre différemment dans ma tête. Quand je médite, je n'ai rien à comprendre, rien à gagner, rien à réussir, rien à gravir. Je me pose simplement avec mon esprit, j'écoute mon corps et tente d'apporter un calme à travers une respiration apaisée.

Habiter son corps différemment 

Ma volonté de défier les limites, ancrée depuis des années, revient très souvent au galop. Mais chaque jour, je reprends le fil d'activités plus méditatives pour continuer à habiter un corps et un cerveau en profond changement.

La lecture permet aussi de m'évader. Pour m'accompagner dans cette quête de calme, j'ai reçu par hasard, de la part de ma mutuelle, dans la boite aux lettres cette semaine, un livre sur les super pouvoirs du cerveau. À la fin de l'ouvrage, l'auteur conseille quatre activités pour préserver et stimuler son cerveau.

Les deux premières recommandations reposent sur l'activité physique et une alimentation saine et équilibrée. L'auteur révèle aussi l'importance des relations sociales (durant cette période de confinement, à nous d'être imaginatif...). Enfin, le livre préconise de muscler son cerveau à travers des jeux. Jeux de logique, de société, de mémoire, de cartes. Ce qu'on veut mais qui dit jeux dit un peu de challenge et de compétition, et ce n'est pas pour me déplaire...

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