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Fonds d'indemnisation pour les victimes du Covid-19 : "L'État doit assumer cette responsabilité", affirme le député Christian Hutin

Le député du Nord, Christian Hutin (Mouvement des citoyens), député du Nord, considère qu'il y a "une vraie responsabilité de l'État" dans la gestion de l'épidémie de coronavirus. Invité de franceinfo, il explique vouloir déposer un projet de loi pour constituer un fonds d'indemnisation pour les victimes du Covid-19.

Article rédigé par franceinfo
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Le député du Nord, Christian Hutin, pendant une session de questions au gouvernement à l'Assemblée Nationale, en février 2020. (THOMAS SAMSON / AFP)

Pour Christian Hutin, député du Nord, il y a "une vraie responsabilité de l'État" dans la gestion de l'épidémie de coronavirus. Le représentant du Mouvement des citoyens a appelé ce samedi 9 mai sur franceinfo à ce que l'État "assume cette responsabilité". Avec son collège apparenté PS, Régis Juanico, il souhaite déposer un projet de loi afin de constituer un fonds d'indemnisation pour les victimes professionnelles et bénévoles du Covid-19.

franceinfo : Ce fonds d'indemnisation concernerait les malades du Covid-19 en général ou seulement les professions qui sont en première ligne depuis le début de l'épidémie ?

Christian Hutin : Ça va encore plus loin que ça. Je pense que créer un fonds d'indemnisation, quel qu'il soit, sous-entend qu'il y ait des victimes. Elles sont nombreuses C'est dramatique. Créer un fonds d'indemnisation, ça correspond aussi à entendre un fond de responsabilité de l'État. Le fait que la Fédération nationale des accidentés du travail et des handicapés (FNATH) demande des indemnisations pour une caissière, pour un policier, c'est extrêmement juste... Mais il y a aussi une vraie responsabilité de l'État. Une faute qui doit être réparée. Il ne reste que Gilles Le Gendre, le président du groupe LREM à l'Assemblée Nationale, pour dire que tout va bien et qu'il n'y a aucun problème.

Vous êtes médecin de profession. Vous savez que les victimes attendent longtemps avant d'être indemnisées. C'est ce qui motive votre démarche ?

Oui, on a voulu être beaucoup plus rapide que d'habitude. Si on attend aussi longtemps que ce qui s'est passé pour les victimes de l'amiante, c'est-à-dire 20 ans, 25 ans, ce n'est pas possible. Le président a dit qu'il n'y avait pas d'argent magique. Mais il y en a eu pour certains. Désormais, on souhaite qu'il y ait un peu d'argent dramatique. C'est-à-dire qu'on aide vraiment les gens qui sont dans une difficulté terrible.

Vous en êtes où exactement ?

Cette proposition de loi est compliquée à monter parce qu'il y a la jurisprudence du fonds d'indemnisation des victimes de l'amiante. Un gouvernement qui accepte un fonds d'indemnisation, ça veut dire qu'il accepte une forme de responsabilité. Et quand il n'accepte pas cette forme de responsabilité, il fait traîner les choses. On se dit avec Régis Juanico : "allons y tout de suite !". Il y a donc des cabinets d'avocats -de jeunes avocats, d'ailleurs, pas des types qui sont intéressés, pas des vautours- qui font un effort considérable pour essayer de monter tout ça.

Avez-vous écrit à Édouard Philippe ?

Pour le moment, on travaille avec des spécialistes et en particulier des administrateurs de l'Assemblée Nationale qui font leur travail d'une manière merveilleuse. On essaie d'être très précis, très clair, parce qu'on fait dans la dentelle. Logiquement, cette proposition de loi devrait arriver assez vite. Maintenant, je fais partie d'un groupe d'opposition et ce groupe d'opposition n'a que peu de moyens, bien sûr, pour présenter ce projet.

Qui peut être mis en cause, l'employeur ou l'État ?

C'est d'abord la faute de l'employeur qui peut, d'ailleurs, être l'État... Mais en plus, il y a tout un ensemble de Français qui ont été en contact. Ce qui s'est passé a été une forme d'incurie du gouvernement. Il y avait un maréchal de France qui s'appelait Le Bœuf qui disait "il ne manque pas un bouton de guêtre pour gagner cette guerre" en 1870. On a vu ce que cela a donné. Là, il n'y avait ni guêtre ni bouton. Il n'y avait ni masque, ni test, ni blouse, ni rien. Là, il y a une vraie responsabilité de l'État et l'État doit assumer cette responsabilité.

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