Hausse des prix de l’alimentaire : "Le risque c’est qu'à terme ça ne concerne plus seulement les fruits et légumes" s'inquiète l'UFC-Que Choisir
L'association de consommateurs a relevé une hausse des fruits et légumes de 6 à 12 % en un mois, et craint que cette hausse ne s'étende à tout le secteur agro-alimentaire, explique Grégory Caret, invité de franceinfo, mercredi 22 avril.
Les prix des fruits et légumes ont augmenté de 6 à 12 % en un mois, conclut une étude de l'UFC-Que choisir (https://www.quechoisir.org/actualite-fruits-et-legumes-des-hausses-de-prix-importantes-n78819/)
."Le risque c’est qu'à terme ça ne concerne plus seulement les fruits et légumes, mais toute l'industrie agroalimentaire", s’inquiète ce mercredi 22 avril sur franceinfo Grégory Caret, le directeur de l’Observatoire de la consommation de l’UFC-Que choisir concernant cette hausse des prix de l’alimentaire. Le manque d’importations et des surcoûts pour les producteurs pourraient continuer après le confinement selon Grégory Caret.
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franceinfo. Comment expliquez-vous l’augmentation de 6 % des fruits légumes dits conventionnels et de 12 % pour le bio ?
On peut l'expliquer de différentes façons. D'abord, il peut y avoir eu une certaine tension sur un marché. On l'a observé pour les produits qui étaient en dehors des fruits et légumes, les produits de première nécessité. Le fait qu'il y ait des pénuries, les produits les moins chers partent en premier. Il ne vous reste que les produits les plus chers. C’est une première raison. La seconde raison, c'est que les importations ont été limitées et les importations étaient souvent des produits plutôt d'entrée de gamme. Ça a pu créer une augmentation. La troisième raison, c'est même la production domestique qui fait face à des surcoûts parce qu'on n'a pas forcément la même main-d'œuvre à disposition et parce que la mise en œuvre de mesures de protection des salariés peut générer un coût.
Ces trois facteurs peuvent expliquer une hausse très sensible que les consommateurs avaient ressentie. On s'était dit qu'il fallait qu'on aille vraiment mesurer l’ampleur de cette hausse, et elle est effectivement très élevée, beaucoup plus élevée que ce à quoi on s'attendait quand on a lancé cette étude. On a fait la comparaison sur 4 000 grandes surfaces et on a fait la comparaison par rapport à début mars. À un mois d'intervalle, malgré tout, l'ampleur qu'on a mesurée, c'est plus 9 %.
Sans les importations, les agriculteurs n’arrivent pas à suivre ?
Oui et ils ont aussi du mal à recruter une main-d'œuvre, c'est-à-dire qu’il y a des règles de distanciation sociale. Il y a aussi des mesures de confinement. Donc toute cette main-d'œuvre temporaire, des salariés qui venaient pour prêter main-forte aux agriculteurs au moment des beaux jours, cette main-d'œuvre n'est pas forcément là, disponible, et du coup, on va peut-être avoir aussi une baisse de production, même directement issue du sol national.
Cette hausse peut-elle durer ?
Malheureusement, c'est probable. Au-delà même du 11 mai. Le risque c’est qu'à terme, ça ne concerne plus seulement les fruits et légumes, mais toute l'industrie agroalimentaire. Elle va faire face à ces coûts non seulement au moment de l'extraction, mais également de la transformation.
Quels conseils donnez-vous au consommateur, éviter les grandes surfaces pour préférer les maraîchers ou les marchés ?
Cela va être très compliqué. Je prends l'exemple autour de chez moi, il n’y a plus du tout de marché. Les maraîchers n'ont pas rouvert ou très peu. Ce sont les grandes surfaces qui offrent la plupart des sources pour s’alimenter en fruits et légumes. Ce qu'il faut faire, ce sont de toute façon toujours les mêmes règles : privilégier les légumes de saison, surveiller les prix. On peut après se faire plaisir. Et puis éviter peut-être de faire du surstockage. Pour les fruits et légumes, c'est moins le cas, car il y a quand même des durées de conservation plus limitées. Mais on l'a observé sur les autres types de produits, le fait de stocker crée des pénuries et crée de l'inflation.
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