: Vidéo Haute-Savoie : "Ce n'est pas super réglo", témoignent des habitants de Châtel confinés face à l'arrivée de vacanciers
La station de ski en Haute-Savoie a dû fermer son domaine le 14 mars à cause du coronavirus. Depuis le début du confinement, seuls les locaux et les saisonniers étaient encore présents, mais de nouveaux arrivants sont arrivés... ce qui agace les habitants.
Devant le supermarché du bourg de Châtel (Haute-Savoie), les locaux ne parlent que d'eux : ces fameux arrivants du week-end dernier, date du début des vacances de Pâques. "Je ne les ai pas vu arriver mais je sais qu'ils sont là. Je suis allée faire mes courses hier.. c'est le bordel", affirme Marie-Cécile. Cette habitante vit confinée chez elle, à Châtel, ce qui n'est pas le cas des propriétaires de résidences secondaires. "Ce n'est pas super réglo en fonction des autres, parce qu'à un moment, moi je suis désolée, c'est pareil pour tout le monde. Je ne pars pas en week-end, il n'y a pas de raison que les gens le fassent."
Dans ce bourg de 1 256 habitants, les nouveaux venus sont vite repérés. Dans la rue principale, au troisième étage d'un chalet, Rémy, casquette de surf sur la tête, est aux premières loges. "Cela fait trois semaines maintenant qu'on est au balcon, on a vu l'évolution !", raconte-t-il. "Ça arrive tous les jours, des nouveaux."
Moi je les vois bien : j'ai même vu une voiture belge remplie, avec les bagages et la famille.
Rémy, habitant de Châtelà franceinfo
Mais existent-ils vraiment, ces vacanciers du confinement qui se font très discrets ? Pour Nicolas Rubin, le maire de Châtel, il n'y a aucun doute : "Il suffit de regarder l'éclairage dans les habitations le soir, des volets fermés qui deviennent ouverts, des commerçants qui sont fréquentés 'anormalement' en cette période de confinement, donc on voit évoluer les choses. On regarde aussi nos consommations d'eau parce qu'on a un réseau très bien surveillé qui est très précis donc on voit augmenter les mètres cubes."
Une centaine de vacanciers
Entre 100 et 140 personnes ont bravé l'interdit du confinement. La gérante de la minuscule supérette du village, Aurélie Candal, ne sait pas trop sur quel pied danser : "On ne pensait pas voir du monde arriver ce week-end, mais... si. Donc on a fait rentrer un petit peu de marchandises et puis... on est content et mécontent."
Et tant pis pour ceux venus avant le confinement et qui se sont retrouvés bloqués dans la station comme Jean-Luc, et sa voiture immatriculée dans les Hauts-de-Seine. "On a eu des réflexions lorsqu'on était dans le village", assure-t-il. "Une personne nous a interpellés, a tourné autour de la voiture en voyant la plaque d'immatriculation, et nous a dit qu'on n'avait rien à faire ici", explique-t-il. Mais Jean-Luc l'affirme : "on n'est pas là de notre plein gré, on était arrivés le 13 mars, on s'est retrouvés bloqués !"
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