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"Il est temps qu’on leur file les clefs de la mairie et qu’on n’en parle plus" : La Barben, une ville "entre deux maires" à cause du confinement

Dans cette commune des Bouches-du-Rhône, un nouveau maire a été élu à l’issu du premier tour des élections municipales mais à cause du confinement imposé pour limiter la propagation du Covid-19, il n’a pas pu s’installer. Et la cohabitation forcée avec l’ancien édile n’est pas toujours aisée.

Article rédigé par Noémie Bonnin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
La mairie de La Barben, dans les Bouches-du-Rhône. (ERIC AUDRA / RADIO FRANCE)

"C’est un très très beau souvenir, je suis très heureux d’avoir été élu…" : quand Franck Santos revoie les images tournées le soir de son élection et publiées sur Facebook, il ne peut réprimer une certaine émotion. Élu, mais toujours pas en poste, le futur nouveau maire ronge son frein.

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Le confinement crée en effet parfois des situations ubuesques, comme ici à La Barben, dans les Bouches-du-Rhône, où un nouveau maire a été élu dès le premier tour des élections municipales, le 15 mars dernier. Alors qu’il aurait dû prendre son poste quelques jours après, son installation n’a pas pu avoir lieu à cause du confinement. "Vous avez été élu pour un programme que vous avez défendu tout au long de la campagne, explique Franck Santos, et vous vous retrouvez depuis pratiquement un mois, et maintenant avec un mois supplémentaire, chez vous, sans pouvoir mettre en œuvre ce que vous avez défendu pendant quatre, cinq, six mois."

C’est ça qui vous anime aujourd’hui : l’envie de se mettre en place et de fonctionner dans le cadre pour lequel vous avez été élu. 

Franck Santos

à franceinfo

Une situation frustrante et difficile à gérer cette fois pour le futur ancien maire, qui reste en place. "Je me languis de leur filer les clefs parce qu’à rester, autant travailler, déplore l’édile. Mais si c’est pour être là, avoir le poste mais ne rien pouvoir faire, il est temps qu’on leur file les clefs et qu’on n’en parle plus."

Franck Santos, le futur nouveau maire de La Barben. (ERIC AUDRA / RADIO FRANCE)

Après douze ans de mandat, Christophe Amalric n’est pas vraiment à l’aise avec la situation actuelle : "La nouvelle équipe, je ne veux pas la voir en mairie, surtout pas, peste l’élu. Ils sont venus investir la mairie avant d’avoir été installés : j’aurais pu les mettre dehors." Quitte à prendre des décisions radicales : "Lundi 23, indique Christophe Amalric, j’ai fait changer les clefs de la mairie. Comme ça c’est clair. Ils n’ont pas à venir en mairie. Ils ne sont rien, tant qu’ils n’ont pas été installés."

Ce n’est pas moi qui l’ait décidé, mais le maire, c’est encore moi. Je tamponne encore des choses à mon nom : je ne fais pas un caca nerveux, il y a des règles, c’est comme ça.

Christophe Amalric

à franceinfo

Juste avant le confinement, Christophe Amalric avait fait ses cartons, coupé les abonnements téléphoniques et internet. Il a donc dû tout ressortir. "La continuité du service, c’est nous qui l’assurons avec ma collègue Christelle", indique Sandrine Virole, employée de mairie. Qui note que la situation est "un peu bancale" : "C’est un peu compliqué, poursuit-elle. Le maire en place veut faire des choses, le nouveau maire veut en faire d’autres…" Pour les habitants non plus, ce n’est pas agréable : "On a l’impression qu’il n'y a personne. Et on aimerait bien être en lien avec quelqu’un…" Et que des décisions puissent être enfin prises, surtout en cette période si particulière.

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