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"Il y a une forme d'incohérence" : à Vénissieux, le club de handball peine à fonctionner avec les mesures sanitaires

Dans une lettre ouverte à Emmanuel Macron, les fédérations sportives déplorent une baisse du nombre d'adhérents et des mesures sanitaires trop sévères. À Vénissieux, un club de handball amateur tente de s'adapter.

Article rédigé par Mathilde Imberty
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Séance d'entraînement des handballeuses du Jeanne-d'Arc Dijon basket à Dijon en septembre 2020 (Photo d'illustration). (THOMAS NOUGAILLON / FRANCE-BLEU BOURGOGNE)

"Nous ne voulons pas disparaître avant le virus." C'est le message envoyé par les fédérations sportives dans une lettre ouverte à Emmanuel Macron. Baisse du nombre d'adhérents, mesures sanitaires incohérentes ou trop sévères... Le Comité national olympique et sportif français et 95 fédérations sportives estiment ne pas faire partie des "priorités" dans la gestion de crise du coronavirus.

De fait, depuis la rentrée, les clubs tentent de s'adapter, avec des compétitions annulées ou des entraînements adultes supprimés faute de gymnase ouvert dans les zones en alerte maximale. C'est le cas à Lyon et sa métropole et en particulier au sein du Club Vénissieux Handball. 

Le couvre-feu oblige à revoir les plannings d'entraînement

En ce moment, seuls les mineurs sont autorisés à jouer au handball. Ils sont en stage, un événement qui a pu se tenir in extremis, grâce à l'engagement bénévole de leur entraîneur Nassim :"À cause du Covid, malheureusement, on a eu quelques désistements de parents, raconte l'entraineur. Malgré tout, dans la grande majorité, on n'a eu que quatre désistements et 36 parents qui ont accepté de confier leurs enfants sur ce stage de perfectionnement." Le club tourne, mais au ralenti, d'après Matéo, 17 ans : "En tout, avec les moins de 18 ans, on a pu faire deux matchs, je crois. Là, c'est beaucoup plus compliqué avec le couvre-feu, comme les entraînements ont lieu très tard, explique le jeune homme. On attend de pouvoir s'entraîner, d'avoir de nouveaux créneaux horaires. Cette année s'annonce très difficile."

Moins de matchs, c'est moins de recettes

La vitrine du club, c'est l'équipe de N2 (quatrième division) qui n'a pu jouer qu'un match. Et pour les finances, l'addition est lourde. "On a perdu la quasi-totalité de nos sponsors puisque eux-mêmes sont impactés, explique Gilles Clauss, le président de Vénissieux Handball. C'est difficile, on n'a plus de rentrée d'argent, puisque les buvettes sont fermées. Il y a une forme d'incohérence. Nos seniors ne peuvent plus s'entraîner depuis fin septembre et je vois les bars complètement pleins jusqu'à 21 heures..."

Je comprends que les bars aient besoin de travailler, mais nous aussi ! Je ne comprends pas, mais je l'accepte.

Gilles Clauss, président du club Vénissieux Handball

Le constat est le même à l'échelle de toute la fédération de handball à Vénissieux. Cette semaine, c'est le joueur Marc Wiltberger qui encadre les jeunes :"Tous les dirigeants de clubs que je connais n'ont aucune vision d'avenir. Tout change régulièrement toutes les deux ou trois semaines, constate l'ancien international français. On va peut-être apprendre dans pas longtemps que la saison va s'arrêter, comme l'année dernière, malheureusement. On prend ce qu'il a à prendre. Et ensuite, il faudra obéir aux mesures restrictives s'il y en a d'autres. Et si on doit s'arrêter, on s'arrêtera. Mais franchement, pour la vie sociale, ça sera un gros coup de frein, notamment pour ces jeunes." Le club de Vénissieux craint un avancement de l'heure du couvre-feu et des week-ends confinés, qui seraient peu compatibles avec l'exercice du sport amateur.

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