"Il y en a qui ne vont pas y arriver, et il y a des chevaux qui vont souffrir" : les centres équestres à l'épreuve du confinement
Les conséquences économiques de l'épidémie de coronavirus touchent tous les secteurs d'activité. C'est le cas des activités sportives, et notamment des centres équestres. Depuis le début du confinement, la Fédération française d'équitation répond à plus de 3 000 appels et messages d'alerte par semaine.
Conséquence de l'épidémie de coronavirus et des mesures de confinement, au poney club de La Tuilerie, en région toulousaine, on n'entend plus le chahut des enfants en train de seller leurs poneys. On ne voit plus non plus de cavaliers partir en promenade ou s'entraîner en vue des prochaines compétitions.
Mais les 55 chevaux, eux, sont toujours là. Muriel Neau est maintenant seule avec son associé pour s'en occuper. "Les chevaux ne voient plus personne, ils sont un peu perdus et font attention à tout ce qu'on fait. Quand on est dans l'écurie, même s'ils ont du foin, ils vont nous observer, nous appeler, ils se raccrochent un peu à nous", explique la directrice du centre équestre.
On doit entretenir nos chevaux en bon père de famille.
Muriel Neau, gérante de centre équestreà franceinfo
La priorité c'est d'assurer le bien-être des chevaux et des poneys. Leur donner à manger bien-sûr et ne pas les laisser enfermés dans les box, ce serait dangereux, même mortel. La structure a la chance d'avoir plusieurs prés. Pas suffisamment pour y mettre tous les chevaux en même temps mais en organisant un roulement entre le matin et l'après-midi, on y arrive.
Des structures en grande difficulté
Mais comment faire pour les centres équestres qui n'ont pas de prés et surtout pas de trésorerie d'avance alors que l'argent ne rentre plus ? La Fédération française d'équitation répond à plus de 3 000 appels et messages d'alerte par semaine depuis le début du confinement. Son président, Serge Lecomte, reconnaît qu'il est inquiet : "Il y en a qui ne vont pas y arriver, et puis il y a des chevaux qui vont souffrir", redoute-t-il.
On va s'employer à trouver des solutions, mais on ne peut pas laisser les dettes s'accumuler. A la fin de la semaine il faut bien que les coffres à avoine soient pleins, que le foin soit là et il faut bien nourrir les animaux.
Serge Lecomte, président de la FFEà franceinfo
Pour le moment, la FFE tente d'apporter un soutien technique et administratif aux structures qui le demandent. Elle fait également remonter les problèmes aux ministères des Sports, de l'Agriculture et de l'Economie, tout en espérant pouvoir mettre en place un vaste plan de relance quand le confinement sera terminé.
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