: Infographies Mariages, naissances, espérance de vie... Comment la démographie française a redémarré en 2021
Après l'effondrement de plusieurs indicateurs en 2020 du fait du Covid-19, l'année passée a été marquée par un rattrapage encourageant, malgré la persistance de la crise sanitaire, selon le bilan annuel de l'Insee.
Le pire de la pandémie de Covid-19 est-il derrière nous ? Sur le front démographique, du moins, la France retrouve des couleurs. Après une année noire en 2020, la population a regagné de l'espérance de vie en 2021. Le nombre de décès a reculé, celui des naissances est remonté et les mariages ont retrouvé leur niveau pré-pandémique. Voici ce qu'il faut retenir du bilan annuel de l'Insee sur la démographie française, publié mardi 18 janvier.
La population continue de s'accroître
Au 1er janvier 2022, la France comptait 67 813 396 habitants, soit 187 000 de plus qu'à la même date l'an dernier, selon une première estimation. Ces données correspondent, après un ajustement méthodologique, à une progression de 0,33% sur un an, légèrement plus qu'en 2020 (0,31 %) mais moins qu'entre 2014 et 2019 (0,4% en moyenne).
Comme l'an dernier, cette hausse s'explique surtout par un nombre d'entrées sur le territoire supérieur à celui des départs. Ce solde migratoire, estimé à +140 000 personnes, est plus important que le solde naturel, la différence entre le nombre de naissances et le nombre de morts, qui était jusqu'ici le moteur principal de la croissance démographique française.
Le solde naturel remonte
Après avoir atteint un minimum historique début 2021, l'écart entre les naissances et les décès s'est de nouveau creusé. Selon les chiffres publiés mardi, 738 000 bébés sont nés en vie l'année passée, soit 3 000 de plus qu'en 2020 (mais 15 000 de moins qu'en 2019). Le début de l'année 2021 avait pourtant été marqué par un recul des naissances de 10%, "du jamais-vu depuis le début du baby-boom", "dû au premier confinement et au fait que certains couples ont reporté leur projet d'enfant", selon l'Insee. Finalement, "le rebond des naissances qui a suivi en mars et avril 2021, puis la forte remontée depuis l'été ont permis de rattraper le niveau des naissances de l'année 2020, en le dépassant même légèrement".
En parallèle, 657 000 personnes ont perdu la vie l'an dernier, soit 12 000 de moins qu'en 2020 (mais 44 000 de plus qu'en 2019). Ce niveau toujours élevé s'explique par "l'arrivée des générations nombreuses du baby-boom à des âges de forte mortalité" et par les troisième, quatrième et cinquième vagues de la pandémie.
En fin de compte, le solde naturel est chiffré à +81 000, toujours inférieur à celui d'avant la crise sanitaire. [Du fait d'un changement méthodologique lors du recensement, l'addition du solde migratoire et du solde naturel présentés par l'Insee donne un résultat supérieur à l'évolution estimée de la population, d'où un ajustement de -34 000.]
Les femmes ont (un peu) plus d'enfants
En matière de fécondité, le plongeon entamé depuis 2010 s'interrompt, sans pour autant que la tendance s'inverse. En 2021, les femmes en âge de procréer avaient en moyenne 1,83 enfant (1,82 hors Mayotte), contre 1,82 en 2020 (1,81 hors Mayotte).
La France reste le pays le plus fécond de l'Union européenne, selon des comparaisons réalisées avec les chiffres de 2019. Les Françaises avaient alors 1,86 enfant, devant les Roumaines (1,77) et une moyenne européenne de 1,53. Malte, l'Espagne et l'Italie fermaient la marche, avec des niveaux inférieurs à 1,3.
L'espérance de vie repart à la hausse
Après une perte de 0,5 année d'espérance de vie pour les femmes en 2020 et 0,6 pour les hommes, l'an dernier a permis un début de rattrapage. L'espérance de vie à la naissance est désormais de 85,4 ans pour les femmes (+0,3) et de 79,3 ans pour les hommes (+0,2). A l'échelle européenne, la France se situe en tête du classement féminin et en milieu de tableau masculin.
Les mariages de nouveau à la noce
En 2021, la France a célébré 220 000 mariages civils, dont 6 000 entre personnes de même sexe, selon les estimations de l'Insee. Il s'agit d'un net rebond par rapport aux 155 000 unions de 2020, une année qui avait été marquée par un recul historique de 31%, du fait notamment de la quasi-interdiction des mariages durant le premier confinement. L'année écoulée a ainsi permis la tenue de cérémonies qui avaient été reportées en 2020, même si, de nouveau, "certains couples ont pu souhaiter reporter leur union en l'absence de visibilité sur l'évolution de la pandémie", souligne l'Insee.
Comme chaque année, le nombre de Pacs n'est connu qu'avec un an de retard : la cuvée 2020 a été marquée par la conclusion de 174 000 pactes civils de solidarité, un chiffre en recul de 11%. Pour la première fois, cette année-là, les Pacs ont été plus nombreux que les mariages.
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