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"J'ai été lâché directement dans le grand bain" : avec le confinement, les élèves policiers et gendarmes envoyés sur le terrain plus tôt que prévu

Les écoles de police et de gendarmerie ont fermé leurs portes avec le confinement. Les élèves policiers ont été répartis selon les besoins des commissariats, en anticipant sur leurs périodes de stage. 

Article rédigé par Ariane Griessel
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Contrôle des attestations de déplacement à Roubaix (Nord), le 1er avril 2020.  (FRANCOIS CORTADE / FRANCE BLEU / RADIO FRANCE)

Eux aussi ont vu leurs écoles fermer pour cause de coronavirus. Policiers et gendarmes en formation ont été priés de quitter leurs locaux. Mais pas question de prendre des vacances pour autant : les 3 700 gendarmes et 2 000 policiers en devenir ont été envoyés sur le terrain, plus tôt que prévu.

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Quand il a fallu fermer l'école de police de Périgueux (Dordogne), Corentin Fralin, 25 ans, a rejoint le commissariat de Rennes (Ille-et-Vilaine), peu inquiet. "On a reçu plusieurs mails du directeur pour anticiper d'aller en stage en commissariat. Normalement, le stage aurait dû intervenir un mois après." Pourtant, le jeune homme se sentait déjà prêt à la tâche. "J'ai été lâché directement dans le grand bain, avec des connaissances. J'étais confiant. Les tapages ou les violences conjugales dus au confinement, on avait un peu anticipé en école."

Des missions adaptées à ces stagiaires précoces

Alors que plus de 10 000 policiers sont absents pour cause d'épidémie, ces renforts sont les bienvenus. "On a fait un point avec les écoles pour savoir à quel niveau ils en étaient. On a évidemment adapté leur emploi à leur niveau de formation", explique Nathalie Frêche, commissaire à Rennes (Ille-et-Vilaine). 

Sous ses ordres, Alexis de Prémorel, 25 ans, élève commissaire. Cette mission inattendue liée au coronavirus ne le refroidit pas quant à ses choix professionnels, au contraire. "On effectue des missions qui sont importantes : le contrôle des attestations, la sécurisation de convois sanitaires de patients extraits des hôpitaux parisiens pour aller dans des hôpitaux de province."

Mais ces jeunes recrues restent malgré tout des élèves. Tous alternent avec des cours à distance. Ce dispositif doit durer jusqu'à la fin du confinement. Quant à savoir quand et comment sera validée leur formation, les jeunes policiers ont beau mener l'enquête, pour le moment ça reste une énigme.

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