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"Je n'avais pas envie d'aller quelque part": avec le coronavirus, les Belges préfèrent rester dans leurs frontières pour les vacances

De nombreux Belges ont fait le choix de visiter leur pays cet été.

Article rédigé par Renaud Candelier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Panneau d'entrée en Belgique. (EMMANUEL BOUIN / FRANCE-BLEU NORD)

Sac sur le dos et bâtons de marche en mains, Renaart est parti pour une journée de promenade en pleine nature dans le Pays des lacs, près de Charleroi, dans le sud du pays. Habitués à venir en France, notamment, pendant les vacances estivales, beaucoup de Belges comme Renaart n'ont pas franchi la frontière cette année à cause de l'épidémie de coronavirus et en profitent pour sillonner leur pays. ''On aime se promener dans la forêt, dit Renaart, dans la campagne, on ne rencontre pas beaucoup de monde, c'est plus agréable." Cet habitant de Louvain, près de Bruxelles, vient pour la première fois dans la région, aux confins de la Belgique et des Ardennes françaises. "Les années passées, on a fait le Morvan, on a fait l'Auvergne. Je n'avais pas envie d'aller quelque part", raconte-t-il.

La situation, on ne sait pas comment ça va être quand on est de retour...

Renaart, touriste belge

à franceinfo

Plutôt que de venir en France, Renaart a donc choisi de passer ses vacances à Nismes en Belgique, dans cette région parfois méconnue des Belges eux-mêmes, d'où est originaire le restaurateur Alain Bouko. "Aujourd'hui, notre hôtel est complet, se félicite-t-il. Les clients de chez nous sont habitués à partir soit dans le sud de la France ou en Espagne. Les gens veulent vraiment rester en Belgique parce qu'en Belgique, au moindre problème, en deux heures, ils sont chez eux. Notre pays est tellement petit que l'on a vite fait le tour." 

"Cette année, c'est totalement différent"

Cette été, les touristes belges sont plus nombreux et restent plus longtemps dans ce secteur vallonné du sud de la Wallonnie. "Beaucoup de gens ne connaissaient pas cette région, reprend le restaurateur. Il n'y a pas trop de monde, la nature est super belle et il y a beaucoup de balades, beaucoup de promenades. C'est un environnement très agréable pour eux. Ils me disent qu'ils reviendront malgré tout l'année prochaine. Pour nous, généralement, le mois de juillet-août n'est pas spécialement le meilleur mois de l'année. On travaille plus en hiver avec les chasses, avec les banquets ou à partir du mois de septembre, quand les gens rentrent de vacances faire des petits week -ends. Mais cette année, c'est totalement différent. Les gens viennent se ressourcer deux-trois jours pendant les vacances", se réjouit Alain Bouko.

Il faut dire que la communication du gouvernement belge qui a classé les départements français en vert, orange et rouge a eu un effet dissuasif, estime Christine Charue, directrice de la maison du tourisme du Pays des lacs : "Du jour au lendemain, on pouvait être orange, passer en rouge et le lendemain, se retrouver en vert. Ce qui veut dire que pour les touristes, s'aventurer par exemple vers la France avec la peur d'être en zone verte qui passe soudain au rouge et se retrouver en quarantaine lors de leur rentrée, a effectivement amené des réticences pour quitter le pays".

Les choses étaient très changeantes.

Christine Charue, directrice de la maison du tourisme du Pays des lacs

à franceinfo

Difficile de dire combien de Belges ont renoncé à venir en France cet été. Malgré tout, certains ont tout de même choisi l'Hexagone jugé plus sûr que la Grèce ou les pays du Maghreb. 
 

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