"L'Allemagne nous manquait !" : la frontière à peine rouverte, les Strasbourgeois se sont rués à Kehl
C'était un des symboles du confinement : les frontières sont de nouveau ouvertes et les retrouvailles sont bienvenues. Reportage sur le pont de l'Europe qui enjambe le Rhin à Strasbourg et relie la France à l'Allemagne.
À Kehl, de l’autre côté du pont de l’Europe, qui sépare l’Allemagne de Strasbourg, les caddies débordent quand ils sortent du magasin en ce 15 juin de réouverture des frontières.
"Des produits pour bébés, des produits de ménage… , énumère Elif, une maman strasbourgoise de deux jeunes enfants. Deux mois et demi, c’était au moins quatre-cinq paquets de couches, ça revenait à 50 euros à peu près ! Ça nous manquait l’Allemagne ! On est habitués. On n’arrive pas à différencier Kehl de Strasbourg".
C’est un peu comme si on coupait la ville en deux pour nous.
Elif, une Strasbourgeoiseà franceinfo
Sur la trentaine de voitures stationnées devant le magasin, une seule est immatriculée en Allemagne. Sala est arrivé dès huit heures pour faire ses courses. "J’ai pris plus de produits que d’habitude, deux à trois fois plus, avoue-t-elle en riant. Je me prépare s’il y a une deuxième vague de Covid".
À neuf heures et demie, il n'y a plus une place sur le parking et une première file d'attente s'étend devant le magasin
Du monde devant les magasins, mais aussi et surtout chez les buralistes
Les prix sont en effet bien moins élevés de l’autre côté du pont. C'est pourquoi Bruno est venu dès huit heures du matin à Kehl. "Je n’achète pratiquement que des cigarettes ou je fais les courses à Lidl. C’est beaucoup moins cher !", défend-il. Les étals sont emplis de paquets de cigarettes. Un client vient même avec une liste et repart avec deux gros sacs plastiques remplis de tabac.
La patronne, Ria, confirment que les frontaliers lui avait manqué, à plus d’un titre : "80% de notre clientèle vient de la France. On travaille déjà ici depuis dix ans, on voit chaque matin les mêmes visages, les mêmes personnes. On tchatche toujours un petit peu, on connaît les noms des enfants… C’est quand même familier ici, dans ce petit bureau de tabac". Avec les frontières fermées, on avait l'impression d'être enchaîné, ajoute un client qui compte revenir en fin de semaine pour de nouveau s'approvisionner.
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