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Le billet sciences. Que sait-on de la survie du coronavirus dans l'eau ?

On s'approche à grands pas des vacances d'été, synonymes de baignade. Attention, par prudence, il est déconseillé d'être trop proche d'un autre baigneur.

Article rédigé par franceinfo, Anne-Laure Barral
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
La plage de Berck-sur-mer (Pas-de-Calais) rouvre avec des consignes sanitaires, le 16 mai 2020. (FANNY LECHEVESTRIER / RADIO FRANCE)

À l'approche des beaux jours, la question du coronavirus dans les eaux de baignade se pose pour de nombreux Français. Comment le coronavirus survit-il dans l’eau ? Et peut-on se contaminer en se baignant ? Plusieurs sociétés savantes font des recommandations.

C'est parce que des traces du virus ont été retrouvés dans le reseau d'eau non potable de Paris que les chercheurs se demandent comment il se comporte dans l'eau. D'autant que les eaux usées sont rejettées dans l'environnement après leur passage par des stations d'épuration, il est donc intéressant de suivre son parcours dans le cycle de l'eau. Pour l'instant, là où il y a le plus d’incertitudes, c’est dans les lacs et les rivières où aucune étude n'a été faite. En revanche, une étude publiée hier par l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer) est plutôt rassurante pour la baignade maritime. L’infectiologue Soizick Le Guyader, qui l’a menée, n’a pas trouvé la moindre trace de notre virus ni dans les quatre échantillons d’eau de mer de nos façades océaniques, ni dans la vingtaine de moules et d’huitres qu’elle a analysés de la Normandie à la Méditerranée.

L'absence de traces du SARS-CoV-2 révélée par notre étude est une bonne nouvelle

Soizix Le Guyader, infectiologue à l'Ifremer

Pour l'infectiologue de l'Ifremer, il est difficile de garantir la qualité des eaux de baignade, c'est le rôle des Agences régionales de santé (ARS). Cependant, un point intéressant de son étude, c'est que les coquillages ont été prélevés dans des zones connues pour leur pollution par nos eaux usées. D’ailleurs, six échantillons contenaient des novovirus comme celui de la gastro-enterite. Visiblement, notre coronavirus est plus fragile qu’eux. Pour d'autres coronavirus, les études montrent que plus l’eau est chaude et plus il y a d’ultraviolet, moins ils persistent.

Le problème n’est donc pas tant sa survie dans l’eau que la proximité entre les baigneurs, selon le Conseil supérieur de la recherche scientifique espagnol (CSIC). Alors, en plus de la distanciation physique, le Haut Conseil de santé publique français préconise des contrôles plus fréquents des eaux de baignade et d'éloigner les activités nautiques comme le jet-ski pour éviter la projection de gouttelettes.

Analyses des coquillages par le centre de l'IFREMER à Nantes (IFREMER)

Les piscines publiques attendent leur protocole sanitaire

Pour ce qui est des baignades en piscine, là aussi tout dépend du nombre de personnes qui vont se baigner en même temps. Les problèmes peuvent se poser dans les vestiaires, dans les douches, s'il y a quelqu'un de malade et ensuite, dans le bassin, si cette personne tousse ou se mouche et que vous, vous buvez la tasse juste derrière. C’est pourquoi de nombreuses piscines publiques prévoient des sens de circulation, un nombre de baigneurs limité en attendant les recommandations des Agences régionales de santé pour rouvrir. Ces dernières rappellent que le chlore a un effet virucide et qu’il faut avant tout veiller à désinfecter régulièrement les bassins. Tout comme les piscines privées, qu’elles soient chlorées ou traitées au sel ou au brome. En revanche la soirée piscine de 50 personnes le week-end prochain n’est pas une bonne idée pour limiter les risques...

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