Cet article date de plus de quatre ans.

Le billet sciences. Quelles conséquences les mutations du virus peuvent-elles avoir sur un potentiel vaccin ?

Le coronavirus continue à se propager dans le monde avec plus de 7 millions de cas confirmés. Il est en train de muter en passant d’un continent à l’autre. La question est maintenant de savoir si cela va changer sa nature.

Article rédigé par franceinfo, Anne-Laure Barral
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le coronavirus representé par une image de synthèse. Image d'illustration. (PATRICK LEFEVRE / MAXPPP)

La vie d'un virus, c’est d’entrer dans une cellule, d’en détourner le fonctionnement, pour se multiplier, se "photocopier" pour infecter d’autres cellules. Mais il commet parfois de petites erreurs quand il se réplique : cela peut être juste une lettre qui change dans l’immense texte de son code génétique. Ces erreurs cumulées le font muter. En passant donc d’une personne à l’autre, d’un pays à l’autre, d'un hôte à un autre, il évolue.  

Des mutations et des conséquences

Les mutations sont difficiles à anticiper et inquiètent lorsqu'elles augmentent sa contagiosité ou les formes graves de la maladie que ce virus provoque. Mais à force de mal se copier, il peut aussi devenir moins contagieux. C’est parfois comme cela que des épidémies se terminent sans que l’on sache vraiment pourquoi. Pour l’instant, les chercheurs le trouvent plutôt stable. Ils observent surtout la façon dont il se lie aux cellules et d’éventuels changements de la molécule qui lui sert de clé d’entrée dans notre organisme. Parce que c’est là-dessus que la recherche médicale essaie d’agir pour nous protéger d’un virus saisonnier qui reviendrait chaque hiver.  

La difficile élaboration d'un vaccin sur un virus saisonnier

Les chercheurs ont repéré au moins onze mutations récurrentes dans les échantillons de virus prélevés chez des patients Covid-19 et une seule sur sa molécule d’entrée. Cependant, on ne sait pas tout, on ne sait pas combien de temps ceux qui l’ont attrapé sont immunisés. Ceux qui tentent de mettre au point des vaccins en ce moment travaillent sur le virus actuel et sur les anticorps qui peuvent le neutraliser. S’il change beaucoup, cela peut poser problème.

C’est un peu ce qui se passe avec les vaccins contre la grippe : ils sont mis au point sur certaines souches de virus des années précédentes et pas forcément sur celle que la population va rencontrer l’hiver d’après. En revanche, il y a des cas où malgré les années et les mutations du virus, le vaccin reste très efficace comme par exemple celui contre la rougeole mis au point dans les années 50 par le virologue américain Maurice Hilleman.

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