Cet article date de plus de quatre ans.

Le brief éco. Entreprises : les nouveaux prêts bancaires sont arrivés

Depuis mercredi 25 mars, les banques françaises proposent aux entreprises des prêts à bas prix. Du crédit plus facile, en quelque sorte, pour permettre aux sociétés de surmonter les difficultés liées à l’épidémie de coronavirus 

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Un chantier à l'arrêt le 18 mars 2020 à Lille (Nord) (THIERRY THOREL / MAXPPP)

En réalité, il s’agit de prêts garantis par l’Etat. L’objectif est de permettre à toutes les entreprises françaises de faire face à leurs besoins de trésorerie qui risquent de se compliquer dans les prochaines semaines et prochains mois. Les grandes banques commerciales traditionnelles (BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole…), proposent ces crédits que l’Etat garantira, en global, jusqu’à 300 milliards d’euros, soit l’équivalent de 15% du Produit Intérieur Brut (la richesse nationale produite par la France sur l’année).

Fonctionnement concret

Toutes les entreprises – exceptées les sociétés civiles immobilières, les sociétés de crédit et les sociétés de financement – vont pouvoir demander à leur banquier un prêt d’un montant pouvant atteindre trois mois de leur chiffre d’affaires réalisé en 2019, ou deux années de masse salariale pour les jeunes pousses qui, souvent, n’ont pas encore de chiffre d’affaires à cet âge-là.

En cas de non-remboursement des échéances par les entreprises, l’Etat prendra à sa charge la majeure partie du reste du crédit à rembourser. Les entreprises qui emploient moins de 250 salariés et qui affichent moins de 50 millions d’euros de chiffre d’affaires se verront appliquer un taux de 0,25% pour ce qui est de la garantie de l’Etat. Pour les entreprises de taille et de chiffre d’affaires plus importants, le taux de garantie de l’Etat sera de 0,50%. Invité de franceinfo, mardi 24 mars, le ministre de l’économie Bruno Le Maire a annoncé que les entreprises qui payaient leurs fournisseurs avec trop de retard seraient fichées et exclues de ces avantages.

Pas de crédit gratuit

Les banques prêteront l’argent à des taux d’intérêt qu’elles fixeront et l’Etat viendra en appui des remboursements si l’entreprise ne peut pas faire face. Mais les établissements bancaires ne prendront pas de marge sur les prêts accordés. C’est important à signaler : le service, aidé par l’Etat, va soutenir les banques elles-mêmes en position délicate avec les taux d’intérêt très bas actuels. En effet, comme les taux sont pratiquement à zéro, les banques prêtent sans faire réellement de bénéfices. De plus, elles sont soumises à des règles prudentielles très strictes : elles doivent avoir dans leurs caisses plus d’argent qu’elles n’en ont d’engagé à l’extérieur. Cela les rend prudentes sur leur politique de crédit. La garantie apportée par l’Etat est censée lever ce frein psychologique et mettre de l’huile dans les rouages.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.