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Le brief éco. Se dirige-t-on vers un retour de l’inflation ?

Faut-il craindre un retour de l’inflation, c’est-à-dire une hausse généralisée des prix ? La question se pose face à l’envolée de certaines étiquettes, notamment des fruits et légumes. Qu’en est-il dans les faits ? 

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Dans un supermarché à Dôle (Jura) le 13 novembre 2008 (illustration) (TRIAS PHILIPPE / MAXPPP)

Fruits et légumes, agro-alimentaire, certains produits de consommation courante dans la grande distribution… Certains prix flambent et les raisons de s’inquiéter, ou au moins de s’interroger, sont nombreuses. Pourtant, notre taux d’inflation se maintient à un niveau très bas. Selon l’Insee, en avril, par rapport à la même période de l'an dernier, la hausse des prix à la consommation en France a poursuivi son ralentissement, reculant à +0,4% contre +0,7% en mars. 0,4%, c’est exactement le même niveau en zone euro.

Phénomène auto-réalisateur

Avec la chute de l’activité économique, la demande et la production baissent. Mais la machine va bien repartir un jour, et la hausse des prix avec. Nous n’y sommes pas encore. Et si elle repart, l’inflation n’est pas une maladie honteuse. Plus problématique serait une baisse générale des prix sur une longue période : la déflation. Personne n’y gagne, ni les salariés, ni les entreprises. Ce mouvement est même dangereux. C’est ce que l’on appelle un phénomène auto-réalisateur : il conditionne les esprits et les actes. Face à des prix qui reculent, le consommateur, c'est naturel, se dit : si cela baisse aujourd'hui, cela va baisser encore plus demain. Il attend donc un peu pour consommer, renvoyant à plus tard de gros achats comme un véhicules, de l’électroménager, etc. Une consommation ainsi différée fait baisser les commandes aux entreprises qui réduisent leur production, baissent les salaires ou licencient purement et simplement. C'est la spirale infernale.

Le point d’équilibre

La Banque centrale européenne estime que le bon niveau d’inflation se situe aux alentours de 2%. Ce niveau nous évite le scénario du pire : celui d’un indice des prix trop bas qui empêche les entreprises d’être rentables, et celui d’un indice des prix trop haut qui freine la consommation des ménages. Donc, oui, l’inflation est un mal nécessaire, à condition qu’elle soit maîtrisée. Les économistes appellent cela la dynamique des prix. Mais avec un taux d’inflation aujourd’hui d'1,4%, nous sommes encore assez éloignés des 2% requis par la BCE.

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