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Le décryptage éco. Trafic aérien : comment les compagnies essaient d'éviter la faillite

Plus de 6,5 millions d'emplois sont aujourd’hui menacés dans le secteur aérien rien que pour le continent européen. Le décryptage de Fanny Guinochet ("L'Express").

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Un employé de l'aéroport de Roissy Charles de Gaulle guide l'arrivée d'un avion de ligne. Photo d'illustration. (MARTIN BUREAU / AFP)

En Europe, le trafic aérien a chuté de 90%, comparé à il y a un an. Spectaculaire, ce chiffre annonce une casse sociale sans précédent dans le secteur. L'Association internationale du transport aérien (Iata), qui regroupe près de 300 compagnies tient le décompte. Et chaque semaine, le bilan est un peu plus sombre : au point que le vice président qualifie "les perspectives pour les compagnies aériennes européennes de désespérées". Ces 90 % de trafic aérien en moins ne sont pas une surprise, avec l’épidemie, le tourisme est à l’arrêt, les avions sont cloués au sol, et les pertes explosent. Et d’après les estimations de cette association, plus de 6,5 millions d'emplois sont aujourd’hui menacés dans le secteur rien que pour le continent européen.

En plus, la reprise du trafic promet d’être lente, elle se fera par étapes, en respectant les gestes barrières, ce qui va probablement impliquer le port du masque, mais aussi de moins remplir les avions, de ne vendre qu’un siège sur deux, Toutes ces pistes sont à l’étude, mais clairement ce sera encore du chiffre d’affaires en moins parce que s’ils n’embarquent pas assez de passagers, les vols ne sont pas rentables. D’où ce cri d’alarme des compagnies lancé aux gouvernements. Elles demandent un allègement des taxes, mais aussi des aides, des prêts. Sans quoi il faut s’attendre à une avalanche de faillites. 

En France, le gouvernement a promis de voler au secours d’Air France-KLM

On n’a pas la somme exacte, mais le gouvernement s’est engagé à verser plusieurs milliards d’euros à la compagnie. On parle de 6 milliards d’euros. Cette aide va se faire sous forme de prêts garantis par l’État, des prêts qu’il faudra donc rembourser mais qui vont redonner de la trésorerie à Air France.  Mais, il y a un risque que malgré ce soutien, la compagnie soit obligée de revoir son modèle. Les syndicats craignent une nouvelle cure d’amaigrissement. Pour l’instant, les salariés d’Air France sont en chômage partiel. Et une chose est sûre : ils risquent de l’être encore quelques mois.  

Ben Smith, le patron d’Air France-KLM s’est engagé à renoncer à ses bonus 

En mars, Ben Smith avait déjà proposé de réduire son salaire fixe, de 25%. Il va continuer pendant toute la crise. Mais, il a aussi annoncé, hier, qu’il allait reporter le versement de sa rémunération variable cette année soit 768 000 euros. Et qu’il allait renoncer à celle de l’an prochain. C’est évidemment une façon de montrer aux autorités qu’il fait des efforts, alors qu’il est en pleine discussion actuellement avec le gouvernement pour sauver la compagnie. 

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