Ligue 2 de football : "Nos collaborateurs seront les victimes d'une décision prise par démagogie", regrette le président de l'US Orléans
Orléans sera relégué en National la saison prochaine. Une "grande déception" pour Philippe Boutron, le président de l'US Orléans, dont le budget sera réduit de moitié à cause de la crise sanitaire.
Il n'y aura finalement pas d'élargissement de la Ligue 2 de football la saison prochaine. La Fédération française de football annonce son refus, mercredi 27 mai, alors que le passage de 20 à 22 clubs avait pourtant été voté par l'assemblée générale de la Ligue la semaine dernière. En conséquence, Le Mans et Orléans, qui figuraient en bas du classement au moment où le championnat a été interrompu par la pandémie de coronavirus seront donc bien relégués en National.
Une "grande déception" pour Philippe Boutron, le président de l'US Orléans. Il estime, mercredi 27 mai sur franceinfo, que ce sont "les collaborateurs qui nous accompagnent depuis de très nombreuses années seront malheureusement, les victimes à la fois de cette crise, mais également d'une décision qui est faite par démagogie."
franceinfo : Comment accueillez-vous cette décision aujourd'hui ?
Philippe Boutron : C'est une grande déception, parce qu'on pensait que le vote effectué à la LFP nous permettrait de pouvoir participer à un championnat de Ligue 2 à 22 équipes. Il y aura donc un recours très certainement, puisqu'on a respecté les procédures et qu'on s'appuie sur des textes et des conventions co-signés par la Fédération et la LFP, dans lesquels est mis en avant : l'intérêt supérieur du football. L'objectif sera de savoir ce que c'est l'intérêt supérieur du football. Il existe une convention entre la Fédération française et la Ligue de foot professionnel qui prévoit que le championnat de Ligue 2, puisse se jouer à 22 clubs. Cela a été soumis au vote de l'assemblée générale et validé avec près de 60% des suffrages, ce n'est donc ni une invention, ni une exception puisque la convention le permet.
Est-ce qu'il n'est pas trop tard pour se battre ?
On ira jusqu'au bout, parce qu'il y a des conséquences économiques très lourdes. Je suis très surpris d'ailleurs qu'elles ne soient pas du tout intervenues dans la réflexion du Comex dans le contexte actuel. Les directives gouvernementales étant, de tout faire, pour qu'il n'y ait ni entreprise en difficulté, ni suppression d'emplois. Malheureusement, je pense que le football ne tient pas compte de ça. Il doit être au dessus de ce genre de considérations. Notre budget va passer de 10 millions d'euros, à cinq millions, soit une baisse de moitié. Il y aura donc forcément des conséquences sur les charges de structure parce qu'on ne pourra pas continuer comme ça.
On va être tenu de supprimer des postes et de se séparer de collaborateurs. C'est pour moi bien plus important que le domaine sportif.
Philippe Boutronà franceinfo
Les collaborateurs qui nous accompagnent depuis de très nombreuses années et qui, malheureusement, seront les victimes à la fois de cette crise, mais également d'une décision qui est faite par démagogie, en opposant le foot amateur au foot professionnel, alors que les problématiques économiques ne sont pas du tout les mêmes.
Etait-ce une erreur d'arrêter le championnat ?
L'idéal aurait été de terminer les championnats, comme ça il n'y avait aucun appel. La sanction sportive s'appliquait et personne, nous les premiers, ne remettait en cause quoi que ce soit. Sauf que je pense que la sagesse a été de mise. On le voit bien, c'est très compliqué, même dans la vie active. Globalement, il était impensable de pouvoir reprendre la compétition dans des conditions normales. Je pense que c'était la décision de la sagesse. On ne plaisante pas avec tout ce qui touche à la santé.
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