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Masques obligatoires pour les passagers, 100% de TGV promis cet été... Comment la SNCF se prépare à l'après-confinement

"À nous de démontrer que prendre le train n’est pas un danger pour sa santé personnelle. On va mettre le paquet là-dessus, c’est vital pour nous", a indiqué le PDG de la compagnie ferroviaire lors d'une audition au Sénat, mercredi. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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L'entrée de la gare Montparnasse, à Paris, le 17 mars 2020, en pleine pandémie de Covid-19.  (YANN CASTANIER / HANS LUCAS)

Moins de trois mois après la plus longue grève de son histoire, qui lui a coûté près d'un milliard d'euros, la SNCF est à nouveau en grande partie à l'arrêt, frappée de plein fouet par la crise du coronavirus. Depuis le début du confinement, la compagnie ferroviaire ne fait plus circuler qu'environ 3 000 trains en moyenne par jour ouvrable, "contre un programme nominal de 15 000 convois quotidiens", indiquent Les Echos, tandis que le "le trafic journalier se résume à 100 000 voyageurs, contre 3,5 millions en temps normal !" souligne le quotidien.

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Le "jour d'après", c'est donc aussi du côté des trains que ça se passe. Le trafic ferroviaire devrait reprendre petit à petit d'ici l'été, après le déconfinement. "Nous allons avoir une remontée progressive de l'offre" pour accompagner "le déconfinement partiel ou le confinement allégé" à partir du 11 mai, a expliqué Jean-Pierre Farandou, le PDG de la SNCF, lors d'une audition au Sénat, mercredi 15 avril.

Cette reprise du trafic devra s'accompagner de nouvelles précautions sanitaires, a-t-il insisté. A commencer par le port des masques, qu'il veut obligatoire pour tous les passagers. 

Un objectif de 100% des TGV en circulation au début de l'été 

Confinement oblige, la SNCF se contente actuellement d'un service minimum, avec 6% à 7% des TGV et Intercités et 15% des TER. 

Pour les grandes lignes, la reprise devrait se faire en trois phases. L'objectif est d'assurer 10 à 20 % du trafic à court terme, soit "un doublement de l'offre pendant les premières semaines" de déconfinement, ce qui la ferait passer de 6% à 7% actuellement à près de 15%. Il y aurait ensuite, en juin, "un TGV sur deux pendant un mois environ" puis "on espère arriver à 100% des TGV au début de l'été", a dit Jean-Pierre Farandou..

Pour les autres trains, la SNCF envisage de "redémarrer très vite", en assurant 50 % des trains régionaux à partir du déconfinement le 11 mai. 

Ce "plan de route" pourrait évoluer en fonction des consignes sanitaires, a fortiori si certaines régions devaient sortir du confinement plus tard que d'autres, a remarqué le PDG. Pour le moment, la SNCF est donc suspendue au plan que le gouvernement doit dévoiler d’ici deux semaines. "L’offre cherchera à coller à la demande. On essaye d’estimer la demande, on y verra plus clair sur les consignes sanitaires que le gouvernement veut mettre en place pour le déconfinement partiel", a expliqué Jean-Pierre Farandou.

Une augmentation rapide des trains en Ile-de-France

Concernant les trains de banlieue en Ile-de-France (Transilien et RER), on passerait "très vite" de 15% à 25% actuellement, à 50%, avant de progresser davantage en fonction de la demande, a indiqué le PDG au Sénat.

Pour éviter un brutal retour de l'affluence, "nous sommes très favorables au maintien (...) d'une part significative de télétravail" des Franciliens et au "lissage des heures de pointe" en coordonnant un décalage des horaires de travail des entreprises, a demandé Jean-Pierre Farandou. "Il est important que l’on puisse demander à l’ensemble des entreprises de lisser les heures de pointe", a insisté Christophe Fanichet, PDG de SNCF Voyageurs, également auditionné au Sénat. La direction de la SNCF a même encouragé le Sénat à "relayer" cet appel auprès du gouvernement.

Les passagers devront porter des masques 

Jean-Pierre Farandou prône "le port du masque obligatoire" pour les passagers, ce qui, selon lui, permettrait d'éviter d'appliquer strictement des règles de distanciation entre les voyageurs, règles qui "paraissent très, très compliquées à aborder". En effet, en maintenant la règle d’un siège sur deux vide, la compagnie serait en dessous du point de rentabilité, qui se situe à 60 % de remplissage d’un train. "La dimension économique doit commencer à entrer en compte" dans les prochains mois, a indiqué Jean-Pierre Farandou. 

"Il faut vraiment que le port du masque soit obligatoire pour les transports" publics, a-t-il martelé. Interrogé sur la possibilité que la SNCF puisse distribuer elle-même des masques aux voyageurs, le dirigeant se dit opposé à cette option. "La SNCF ne peut pas prendre sur ses épaules la distribution de masques à toute la population française", a-t-il répondu. 

S'ajouteraient aussi un effort accru sur le nettoyage des trains, davantage de filtrage des passagers et la mise à disposition de gel hydroalcoolique dans les TGV et dans les gares, a noté le dirigeant. "À nous de démontrer que prendre le train n’est pas un danger pour sa santé personnelle. On va mettre le paquet là-dessus, c’est vital pour nous", a martelé Jean-Pierre Farandou. 

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