Covid-19 : "Je lance un appel pour inciter tous les Français à garder le masque dans les transports", déclare la fondatrice d'une association de patients
La fin du port du masque "risque de signifier l'exclusion des transports en commun" des patients immunodéprimés sévères, selon Yvanie Caillé, fondatrice de Renaloo, une association de patients atteints de maladies rénales.
"Je lance un appel pour inciter tous les Français à garder le masque dans les transports", déclare mercredi 11 mai Yvanie Caillé, fondatrice de Renaloo, une association de patients atteints de maladies rénales. "Un geste de solidarité", plaide-t-elle après que le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé que le masque ne sera plus obligatoire dans les transports en commun à compter du 16 mai.
franceinfo : La fin de l'obligation du port du masque dans les transports vous inquiète ?
Yvanie Caillé : Oui, c'est une mesure inquiétante puisque les patients immunodéprimés sévères que nous représentons dans nos associations sont mal protégés ou pas protégés du tout par la vaccination. Ils restent à très haut risque de formes graves. Aujourd'hui, ils représentent une part importante des personnes en réanimation et des personnes qui décèdent tous les jours. Pour un certain nombre d'entre eux, ça risque aussi de signifier leur exclusion des transports en commun, tant qu'il y aura une circulation virale importante.
Quelles solutions pouvez-vous préconiser pour ces patients immunodéprimés ?
Le conseil que l'on peut vraiment donner c'est de porter le masque FFP2 quand ils se rendent dans les lieux clos et dans les transports. Un masque FFP2 bien ajusté surtout. Pour eux, ces masques sont pris en charge par l'assurance maladie. Donc, ils peuvent y accéder et mais c'est vrai que malgré le masque FFP2, quand on se retrouve dans un lieu fermé avec beaucoup d'autres personnes qui sont démasqués, l'inquiétude est importante. Et évidemment, on est moins protégé que lorsque tout le monde porte le masque. Ce qui s'ajoutent évidemment à toute une série d'angoisses qui sont nées pendant la crise. Et puis, ce sont des patients pour lesquels il existe des traitements qui pourraient les protéger du Covid-19. Mais malheureusement, ces traitements sont très peu administrés en France : sur 100 000 patients qui devraient recevoir ces traitements, seulement 20 000, à ce jour, les ont reçus. Ils sont disponibles depuis décembre dernier. Donc, c'est vrai que tous les patients qui n'ont pas eu accès à ces traitements sont en première ligne et sont évidemment très inquiets.
Est-ce que vous avez une requête à faire au gouvernement ou est-ce que vous ne pouvez que regretter finalement cette décision ?
Oui, j'ai deux requêtes. La première, c'est vraiment d'améliorer l'accès à ces traitements. C'est vraiment important parce qu'aujourd'hui, ils existent, ils sont disponibles, les doses sont disponibles mais les traitements n'arrivent pas jusqu'aux patients. Donc, il y a un vrai souci. Et puis, la deuxième demande serait d'aller vers des messages de solidarité en direction des patients immunodéprimés. Aujourd'hui, on a entendu le ministre de la Santé qui recommandait aux personnes fragiles de continuer à porter le masque dans les transports, évidemment. Mais ça pourrait aussi être un message plus collectif. Moi, je lance un appel pour inciter tous les Français à garder le masque dans les transports parce qu'ils peuvent se trouver dans un wagon à côté d'une personne immunodéprimée qui sera mal protégée. C'est un geste aujourd'hui qui doit être un geste de solidarité envers les plus fragiles.
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