Fin du masque obligatoire à l’extérieur dans certaines communes de l’Oise : "Aujourd’hui, on respire, ouf !"
Emmanuel Macron l'a annoncé cette semaine. L’obligation de porter le masque en extérieur sera levée "de manière différenciée". Dans l’Oise, la préfecture a déjà assoupli les règles pour les communes de moins de 10 000 habitants.
Dans la rue, devant son immeuble, Christiane est particulièrement souriante. Et on peut le voir directement car le bas de son visage est maintenant découvert. Dans le département de l’Oise, la préfecture a assoupli les règles du port du masque sanitaire depuis jeudi 3 juin dans les communes de moins de 10 000 habitants. Et elle habite justement l’une d’elle, à Margny-lès-Compiègne. "Ca fait du bien !, s’exclame Christiane. Aujourd’hui, on respire. Ouf ! Tant mieux !"
Mais Christiane fait plutôt figure d’exception dans la commune. Nombreux sont les habitants à garder le masque comme Patrick. Âgé de 60 ans, il n’a pas prévu de le retirer tout de suite. "Je le mets quand même par défaut. C’est une habitude. Je préfère le garder. J’attends que ça aille mieux, d’avoir le deuxième vaccin. Après, je serais peut-être plus tranquille".
"Ça ne change pas le fait que le Covid est toujours là"
La fin du port du masque obligatoire à l’extérieur "se fera de manière différenciée sur le territoire", a indiqué Emmanuel Macron cette semaine en déplacement dans le Lot. Dans l’Oise, comme le taux d'incidence continue de baisser, il est de 123 cas pour 100 000 habitants donc sous le seuil d’alerte renforcée fixé à 150, la préfecture a pris les devants en autorisant les visages découverts dans les communes de moins de 10 000 habitants. Mais la crainte d’un rebond de l’épidémie reste présente, même chez les plus jeunes. Maëlys et Marie sont âgées de 16 et 17 ans et elles ont pour l’instant décidé, elles aussi, de le garder.
"On n’ose pas. On ne va pas essayer d’aller infecter les gens même si on a le droit de ne plus les porter.
Maëlys, 16 ansà franceinfo
"Ça ne change pas le fait que le Covid est toujours là", estime Maëlys. "Surtout pour les personnes âgées, renchérit Marie. On voit très bien que parfois, quand on passe, ils se décalent. C’est pour ça qu’on garde le masque, surtout pour les rassurer".
Une mesure jugée incohérente
D'autres jugent la mesure incohérente. À Margny-lès-Compiègne, le masque n’est plus constamment obligatoire mais il l’est deux rues plus loin, à Compiègne, une ville de plus de 10 000 habitants. "On peut comprendre dans un village où très peu d’habitants se croisent, admet Christophe. Ici, on est dans un milieu urbain. On reste avec une densité de population équivalente à une grosse ville. Donc ça change peu de choses en soi".
Le panneau d’entrée dans la ville de Margny-lès-Compiègne devient donc une sorte de frontière où les habitants peuvent tout à coup retirer le masque. "Ce n’est pas très cohérent", lance un homme. "Moi, je vais l’enlever parce que c’est plus confortable, affirme au contraire une femme. Je passe le panneau et j’enlève le masque. De la liberté pour respirer parce qu’il y en a marre. Je souffre de troubles anxieux donc il y a des fois où j’ai l’impression d’étouffer sous mon masque".
Le masque reste toutefois obligatoire dans certaines circonstances, à l’extérieur : lors de rassemblements, sur les marchés ou bien dans un périmètre de 50 mètres autour des écoles, des lycées et des collèges.
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