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Port du masque à l'hôpital : "C'est une nécessité", insiste le médecin Francis Berenbaum

Alors qu'en ce lundi 1er août, les hôpitaux peuvent mettre fin à l'obligation du masque dans les établissements de soins, un collectif plaide pour son maintien.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Un médecin masqué face à un patient à l'entrée des urgences de l'hôpital de Montauban (Tarn-et-Garonne), le 20 juillet 2022. (VALENTINE CHAPUIS / AFP)

Le port du masque à l'hôpital est "une nécessité", a insisté ce lundi sur franceinfo Francis Berenbaum, chef du service de rhumatologie à l’Hôpital Saint-Antoine de Paris, alors que le port du masque à l'hôpital n'est plus obligatoire depuis ce lundi 1er août. Il fait partie du collectif de patients, de soignants et de scientifiques qui plaide, dans une tribune publiée dans L'Express, pour le maintien de l'obligation de port du masque dans les établissements de soins. L’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a choisi de maintenir le masque obligatoire.

franceinfo : Est-ce que le choix de l'AP-HP de maintenir l'obligation du port du masque était nécessaire ?

Francis Berenbaum : Bien sûr, il était nécessaire, et même évident pour nous qui sommes sur le terrain. Les hôpitaux, ce sont des lieux où il y a des personnes malades, c'est une évidence, et les personnes malades sont plus à risque d'attraper le Covid. Le Covid peut provoquer encore des formes graves. On parle beaucoup des formes bénignes mais pour des personnes qui ont différentes pathologies, et en particulier les personnes immunodéprimées que l'on retrouve dans les hôpitaux, c'est vraiment une nécessité.

Le ministère de la Santé dit tout de même que le port du masque reste très fortement recommandé. Auriez-vous préféré une obligation nationale ?

Pour les hôpitaux, je pense que oui. Mais je n'imagine pas un hôpital sur le territoire qui ne va pas le rendre obligatoire. Dans nos hôpitaux, il y a des personnes immunodéprimées, des personnes âgées qui peuvent attraper facilement le Covid et sont à risque de faire encore des formes graves. Et puis tous les hôpitaux sur le territoire manquent de personnel. Une infirmière, un aide-soignant, un manipulateur radio, quel que soit le corps de métier, qui attrape le Covid, ne va plus être à l'hôpital pendant quelques jours, or il y a des manques criant de personnel. La moindre personne qui manque dans une équipe, cela peut totalement déstabiliser tout un service.

Comment les soignants de l'hôpital Saint-Antoine vont-ils ?

On va comme dans la majorité des hôpitaux publics et dans les services privés. Les personnels sont fatigués, sont vraiment sur une corde raide. Les équipes n'ont pas de marge de manœuvre si jamais un personnel n'est pas là. Comme le personnel est fatigué, c'est un grand risque. Donc nous sommes tendus, stressés. Le personnel vient de vivre deux années d'épidémie et, derrière, continue à vivre d'énormes difficultés.

Si vous aviez un appel à lancer au gouvernement ou aux citoyens, lequel serait-il ?

Nous sommes partis pour encore de nombreux mois à avoir cette obligation. Je n'ai pas de conseil à donner au gouvernement. Ils font ce qu'ils peuvent. 

"Mais à mon niveau, je dis attention : quand vous rentrez dans un hôpital, protégez les autres et vous vous protégerez également par là-même".

Francis Berenbaum, médecin à l'APHP St-Antoine

franceinfo

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