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"On ne sait pas encore si ce virus est maîtrisé ou pas" : les habitants de Carry-le-Rouet inquiets d'accueillir les rapatriés de Wuhan

Deux cents Français vont être mis en quarantaine dans un centre de vacances des Bouches-du-Rhône.

Article rédigé par franceinfo, Olivier Martocq
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le centre Vacanciel à Carry-le-ouet qui accueille les Français de retour de Wuhan en Chine, le 30 janvier 2020. (LAURENT GROLÉE / RADIO FRANCE)

Les habitants de Carry-le-Rouet, une station balnéaire de la Côte bleue, située entre Marseille et l'étang de Berre (Bouches-du-Rhône), s'apprêtent à accueillir 200 Français rapatriés de Wuhan, identifié comme le foyer de la contamination au coronavirus 2019-nCoV en Chine. Ces rapatriés vont être logés dans un centre de vacances réquisitionné pour l'occasion. Des équipes médicales spécialisées vont les y encadrer. "Nous avons une équipe de la Croix-Rouge et la réserve sanitaire avec plusieurs médecins, plusieurs infirmières, plusieurs psychologues qui seront à temps plein dans le centre pour accompagner nos compatriotes", a décrit Agnès Buzyn, venue les accueillir sur l'aéroport militaire d'Istres.

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Alain et Marina habitent dans une résidence située juste à côté du centre de vacances et ils ne cachent pas leur mécontentement. "Pour nous c'est inadmissible que ça se passe comme ça. On ne sait pas encore si ce virus est maîtrisé ou pas", s'emporte Alain. "On se sent impuissants, floués et on n'est pas dupes !, décrit pour sa part Marina. On n'est surtout pas dupes de tous les beaux discours qu'ils nous disent. On peut me dire qu'il n'y a pas de risques !"   

Qand c'est parti en Chine, on a entendu dire qu'il fallait deux à trois ans pour mettre en place un vaccin et un traitement. Et là aujourd'hui qu'on doit les recevoir, 'Il n'y a pas de problèmes, il n'y a pas de risques'. Arrêtons les mensonges !

Marina, une voisine du centre de vacances de Carry-le-Rouet

à franceinfo

Les rapatriés n'aurons pas le droit de quitter le centre de vacances pendant 14 jours et leur séjour sera très encadré. Des tests seront effectués samedi. "Je suis venu leur expliquer comment on allait les surveiller, a précisé la ministre, le fait qu'ils doivent porter un masque pendant leurs moments à l'extérieur de la chambre, qu'ils auront le droit de recevoir des colis, des appels, évidemment, mais qu'ils n'auront pas le droit de faire venir leur famille à l'intérieur du centre où ils resteront de façon confinée. Je leur ai dit qu'on les surveillerait cliniquement deux fois par jour avec la prise de température notamment, et qu'au moindre signe suspect, ils seront transférés dans un hôpital de la région, en capacité évidemment d'évaluer le risque." Une personne présentait des symptômes dans l'avion et a été "directement transférée à l'hôpital de la Timone", a ajouté Agnès Buzyn.

"Il y a une certaine inquiétude", souligne le maire

Pour Jean Montagnac, le maire de Carry-le-Rouet, la venue sur place de la ministre de la Santé Agnès Buzyn est une très bonne chose. "Il y a une certaine inquiétude qui n'est pas illogique non plus, admet-il À partir du moment où ça n'a pas été clair, on peut penser que le gouvernement cache quelque chose et c'est à partir de ce moment-là qu'il peut y avoir la psychose, de la crainte. Que les spécialistes et les médecins qui sont beaucoup plus à même que moi d'expliquer, rassurent la population sur la situation, sur comment ça va se passer, etc ! J'espère qu'ils vont les croire !"  

Les questions des élus et des habitants sont précises. Pas sûr que la ministre et les médecins aient toutes les réponses.

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