Cet article date de plus de deux ans.

Covid-19 : "C'est n'importe quoi", "ça va trop loin"... Des voyageurs réagissent à l'interdiction de boire et manger dans les trains

Parmi les mesures présentées par Jean Castex lors de sa conférence de presse du 27 décembre, il y en a une qui fait beaucoup réagir en cette période des vacances. L'interdiction, à partir du 3 janvier de boire et de manger dans les transports longue distance, y compris les TGV. 

Article rédigé par Hugo Charpentier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
A partir du 3 janvier, il sera interdit de boire ou manger dans les transports même longue distance. Illustration (FRANCK PENNANT / MAXPPP)

Comment freiner la flambée de Covid-19 liée au très contagieux variant Omicron ?
Le gouvernement a tenté de répondre à cette question en annonçant une série de nouvelles restrictions. Ainsi, à partir du 3 janvier, il ne sera plus possible de boire ou manger dans les cinémas, les théâtres, mais surtout dans les transports longue distance comme le train ou l'avion. Une mesure qui a fait beaucoup réagir les voyageurs.

Dans le hall de la gare Saint-Charles à Marseille, Laurent engloutit à la va-vite un sandwich avant de prendre son train pour Paris. "Je le mange avant de prendre mon train, j'ai déjà commencé, je fais du zèle", plaisante-t-il. Oui, Laurent a un peu d'avance, car la mesure entre en vigueur lundi prochain.

"S'hydrater c'est vital !"

Ce Parisien préfère en rire, mais derrière son sourire, une certaine amertume. "Ça me paraît insensé de ne pas pouvoir boire dans le TGV parce que c'est quand même très, très long. Je vois pas trop quel est l'impact que ça peut avoir par rapport à la pandémie que nous sommes en train de vivre." Et en cas de grande soif, Laurent se dit prêt à braver l'interdit.

"Je prendrai quelques secondes pour boire un peu d'eau sous mon masque pour m'hydrater parce que c'est quand même vital. Ça devient très rock and roll de boire de l'eau dans le train maintenant !"

Laurent, un voyageur à la gare Saint-Charles

à franceinfo

Si Laurent préfère blaguer, Alain, en revanche, ne cache pas sa colère. "C'est n'importe quoi, parce que je ne sais pas s'ils prennent souvent le train avec des masques pendant 3h20 : je les invite à le faire pour voir ce que ça fait avec un masque !", s'indigne-t-il. Il plaide pour le besoin de boire quand on a la gorge sèche après plusieurs heures de train. "On part un petit peu loin dans les restrictions, ajoute-t-il. Inviter à vacciner oui, continuer à restreindre les libertés, non."

Danièle part à Bordeaux et cette retraitée ne comprend pas non plus ces mesures : "C'est vrai qu'il faut être très prudent, qu'il faut suivre toutes les consignes qui nous sont demandées. Mais bon, ça va trop loin et je ne vois pas l'intérêt."

"On n'est jamais trop précautionneux"

Pascale, en revanche, défend l'avis contraire. Cette Picarde d'une soixantaine d'années est favorable à la mesure, l'une des rares rencontrées dans la gare. "Parce qu'on n'est jamais trop précautionneux : on le voit avec le nombre de cas qui flambe, explique-t-elle. Je trouve que c'est très important de prendre de multiples précautions et de ne pas les oublier, et même quand on est assis dans le train, de continuer à être très vigilant au port du masque."

Mais à force, les Français se lassent, comme Sylvain qui trouve ça "fatiguant à la longue".

"Il faut accepter, subir, et puis espérer que ça aille mieux. Mais prendre deux doses, puis une troisième, tout ça pour continuer d'avoir des restrictions, ça finit par peser."

Sylvain, un voyageur à la gare Saint-Charles

à franceinfo

Beaucoup de dépit et pas mal d'incompréhension pour ce jeune homme, comme pour la plupart des voyageurs. 

Le reportage d'Hugo Charpentier

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.