Guadeloupe : le Covid-19 déclencheur de ressentis plus anciens
Face à une violence de grande ampleur en Guadeloupe, les élus locaux évoquent des ressentis plus anciens pour justifier l’actuelle crise sur l’île. Une analyse partagée par Frédéric Régent, historien et originaire de Guadeloupe.
Frédéric Régent affirme que le rapport à la loi est particulier en Guadeloupe. Selon lui, l’héritage colonial y est pour beaucoup. En effet, alors que l’esclavage n’était pas pratiqué en métropole, les territoires d’Outre-mer et leurs habitants l’ont subi. Si l’esclavage a été aboli en 1848, la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane et la Réunion sont restées des colonies jusqu’à la départementalisation en 1946. Cette initiative avait pour but de bénéficier de certains avantages, comme le système de protection sociale. Pourtant, l’historien déclare que les territoires d’Outre-mer n’ont bénéficié des allocations familiales qu’à partir de 1979.
Une défiance vis-à-vis de l’autorité
Ce décalage vis-à-vis de la métropole a créé une forme de défiance face à l’Etat. Fréderic Régent explique qu’il existe les lois en métropole qui ne sont pas toujours appliquées en Outre-mer. L’historien et ancien enseignant ajoute que l’échec scolaire est bien plus palpable en Guadeloupe. Malgré tout, Frédéric Régent confirme que les habitants souhaitent en réalité une véritable de l’État. ‘’C’est paradoxal’’, déclare l’historien. En effet, deux sentiments contraires cohabitent : le rejet de l’État et le besoin de l’État.
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