"Plan jeunes" : le gouvernement annonce une enveloppe globale de 6,5 milliards d'euros sur 2020-2021
La mesure phare de ce plan est une aide de 4 000 euros pour embaucher un jeune et favoriser 450 000 recrutements d'ici à janvier.
Jean Castex a présenté, jeudi 23 juillet, un "plan jeunes" de 6,5 milliards d'euros sur deux ans face à la crise du coronavirus, un montant "jamais vu", selon le chef du gouvernement. La mesure phare est une aide de 4 000 euros pour l'embauche d'un jeune, afin de favoriser 450 000 recrutements d'ici à janvier. Ce plan est destiné à faire face à l'arrivée de 700 000 à 800 000 jeunes sur le marché du travail "dans une rentrée compliquée" selon le Premier ministre, qui a présenté le plan après la visite d'un centre de formation d'apprentis à Besançon (Doubs).
"Ce sont les plus jeunes et les plus vulnérables qui sont les premiers concernés lorsqu'une crise s'amplifie et il serait étonnant de ne pas essayer d'anticiper tout cela, de nous y préparer le mieux possible", a déclaré le Premier ministre. Voici ce qui est prévu.
Une prime à l'embauche d'un jeune de moins de 25 ans
Pour aider les entreprises qui hésitent à embaucher en ce moment, le gouvernement, comme annoncé par Emmanuel Macron le 14 juillet, instaure une prime pour tout jeune de moins de 25 ans recruté entre août et janvier sur un contrat d'au moins trois mois. Cette "compensation de cotisations" sera de 1 000 euros chaque trimestre pendant un an maximum, soit 4 000 euros.
Si le patronat a obtenu que l'aide soit versée jusqu'à un salaire de 2 Smic, au lieu de 1,6 initialement, pour intégrer les plus diplômés, il a cependant répété que les embauches étaient d'abord liées à l'activité. "Si vous n'avez pas d'activité, même si vous avez des aides, vous n'aurez pas d'embauches", a prévenu François Asselin (CPME), pour qui beaucoup dépendra de l'efficacité du plan de relance attendu fin août. Les syndicats avaient eux mis en garde contre "les effets d'aubaine" et plaidé pour que l'aide soit réservée aux embauches en contrats longs.
Des aides pour les jeunes en alternance
Le plan reprend aussi les aides, déjà en vigueur depuis le 1er juillet, pour les embauches de jeunes en alternance d'ici à fin février : 5 000 euros pour un apprenti ou un contrat de professionnalisation de moins de 18 ans, 8 000 euros pour un majeur.
Pour Jean Castex, qui a pu échanger avec de nombreux jeunes lors de sa visite dans un centre de formation d'apprentis, l'apprentissage est "au cœur des contradictions françaises". "On sait que ça marche et pourtant ça reste encore quand on n'a pas réussi. Il faut impérativement le valoriser", a-t-il martelé.
Le retour des contrats aidés
Outre 100 000 places supplémentaires en service civique, ce plan prévoit 300 000 "parcours d'insertion" pour les jeunes les plus éloignés de l'emploi et 200 000 places supplémentaires en formation.
Pour les jeunes en échec dans l'enseignement supérieur, 100 000 nouvelles formations qualifiantes ou pré-qualifiantes seront ainsi proposées "dans les métiers d'avenir" (transition écologique, santé, numérique, secteurs prioritaires du plan de relance).
Par ailleurs, le plan marque le retour des "contrats aidés" dans le secteur marchand, qui avaient été supprimés en 2017 par la nouvelle majorité (sauf en outre-mer), mais en les ciblant sur les jeunes les plus éloignés de l'emploi. Sont ainsi prévus 60 000 "contrats initiative emploi" (CIE) pour des jeunes rencontrant des difficultés particulières d'insertion, dont une partie du salaire est financée par l'Etat. Dans le secteur associatif ou public, les contrats aidés ("Parcours emplois compétences", au nombre de 94 000 en 2019) seront augmentés de 60 000 en 2021.
50 000 entrées supplémentaires en "Garantie jeunes"
Le plan prévoit aussi 50 000 entrées supplémentaires en 2021 en "Garantie jeunes", un dispositif d'insertion géré par les Missions locales pour les jeunes sans emploi ni formation, avec un accompagnement renforcé pendant un an et une allocation mensuelle de 497 euros.
Cependant, "nous fixer les objectifs, dégager des moyens substantiels, c'est bien, mais si nous ne nous préoccupons pas de leur mise en œuvre, nous n'atteindrons pas le résultat escompté", a prévenu Jean Castex. "Et pour cela, il n'y a pas trente-six méthodes : la première, c'est celle du dialogue social", a-t-il ajouté en souhaitant qu'il soit déployé au niveau "des territoires".
Dans chaque région, le conseil régional, l'Etat et les partenaires sociaux définiront ainsi, avec les acteurs économiques, les secteurs prioritaires vers lesquels faire porter l'effort de formation.
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