"Pour la fatigue, on verra à la fin de cette crise" : le chef des urgences de l’hôpital de Colmar raconte comment son équipe lutte contre le coronavirus
Toute la journée du jeudi 19 mars, franceinfo donne la parole aux soignants, en première ligne pour faire face à cette pandémie du coronavirus. Yannick Gottwalles, est le chef du pôle urgences de l’hôpital de Colmar, dans le département du Haut-Rhin.
Depuis presque trois semaines, il n’y a plus de jours, plus de nuits, à peine le temps de manger. Le combat contre le coronavirus est pourtant loin d’être terminé, estime le docteur Yannick Gottwalles, chef du pôle urgences de l’hôpital de Colmar, dans le Haut-Rhin, particulièrement frappé par l'épidémie.
À chaque instant, de nouveaux malades, des respirateurs qui manquent, la crainte d’être en manque de masques ou de blouses de protection. "C’est une situation qui pour l’instant ne s’est pas présentée, explique le docteur. Et j’espère qu’elle ne se présentera pas". Il redoute de "devoir dire : 'on n’a plus de stock mais il faut y aller quand même'".
"Une génération coronavirus"
Yannick Gottwalles raconte aussi la solidarité de tout le personnel, soignants ou non, pour faire front contre cette pandémie. "Une génération coronavirus", dit-il, qui s’est levée d’un même élan. "Nous avons été formés pour gérer ce genre de crise même si elle est d’une ampleur non connue jusqu’à maintenant. Nous sommes là pour prendre en charge les patients. Pour la fatigue, on verra à la fin de cette crise", déclare le chef du pôle urgences de l’hôpital de Colmar.
Et pour "tenir", il y a ces applaudissements des Français, le soir depuis leurs fenêtres. "Ça fait très très chaud au cœur, confie Yannick Gottwalles, comme les premiers patients qui viennent de sortir de réanimation. Je ne dirais pas qu’ils sont guéris mais qu’ils ont pu être sevrés du respirateur, cela donne un baume au cœur considérable".
Guérir des malades mais aussi devoir faire des choix.
Dans la médecine civile, on met tout en œuvre pour sauver des vies… Là, c’est une médecine de guerre, où il faut tenter de sauver ceux qui ont le plus de chance de survivre.
Yannick Gotwalles, chef du pôle urgences de l’hôpital de Colmarà franceinfo
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