Cet article date de plus de quatre ans.

Pour l’infectiologue Anne-Claude Crémieux, il aurait fallu rendre "obligatoire" le port du masque dans la rue

La médecin de l’hôpital Saint-Louis à Paris confie qu’elle porte elle-même un masque de façon permanente et qu'elle observe une distanciation physique plus importante que celle conseillée en France.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un couple se promène en portant un masque devant l'hôpital Lariboisière, à Paris, le 12 mai 2020. (JOEL SAGET / AFP)

Invitée de franceinfo mercredi 13 mai, l’infectiologue Anne-Claude Crémieux aurait "préféré que le port du masque soit obligatoire" dans la rue. Dans la vie de tous les jours, la médecin de l’hôpital Saint-Louis à Paris confie d'ailleurs qu’elle porte un masque de façon permanente et qu'elle observe une distanciation physique plus importante que celle conseillée en France : "Je mets un masque, et [je reste à] deux mètres", résume-t-elle. 

>> Coronavirus : déconfinement, masques, tests... Retrouvez les dernières informations sur l'épidémie dans notre direct

"Tout doit être fait pour éviter que le coronavirus circule entre deux personnes, indique le Pr Crémieux. Et pour cela, il y a vraiment deux façons de faire. Il y a d'une part se tenir à distance, mais il y a aussi le masque."

Le masque protège la personne avec qui vous êtes, car il diminue les projections de virus envers cette personne. Mais il vous protège aussi : il ne faut pas oublier que le masque chirurgical, c'est un outil que nous utilisons, nous, dans les hôpitaux pour éviter de se faire contaminer.

Pr Anne-Claude Crémieux

à franceinfo

Pourquoi les autorités ne rendent-elles pas le port du masque obligatoire partout, alors ? "C'est une question qu'on peut se poser, répond l’infectiologue. Le politique n'a pas jugé nécessaire de prononcer l’obligation. En ce qui me concerne et en ce qui concerne l'Académie de médecine, nous aurions préféré que le port de ce masque soit obligatoire." "Le fait de rendre obligatoire le port masque aurait montré une volonté très forte de l'Etat, et ça aurait montré encore plus que cet outil est considéré comme très efficace", abonde la spécialiste, qui met en garde les Français, après les scènes observées ces derniers jours au bord du canal Saint-Martin à Paris, ou près du Sacré-Cœur. La distanciation physique n’était pas toujours au rendez-vous.

Le problème, c'est que je pense que ces personnes n'ont pas encore réalisé le danger auquel elles font face. Le danger aussi auquel elles exposent les autres personnes.

Pr Anne Claude Crémieux

à franceinfo

"Il faut absolument leur rappeler que le virus circule, poursuit Anne-Claude Crémieux, en particulier, évidemment, dans les zones urbaines, et que tout relâchement de ces mesures barrières, de ces mesures de distanciation sociale non seulement les mettent en danger, mais surtout mettent en danger l'ensemble de la population."

Alors que les distances à respecter avec les autres sont parfois plus importantes dans d’autres pays, l’infectiologue a confié qu’elle appliquait elle-même une distance de sécurité de deux mètres, dans la rue. "Nous sommes dans une zone d'incertitude entre un et deux mètres, donc il vaut mieux prendre des précautions optimales, c'est-à-dire plutôt deux mètres", a-t-elle indiqué.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.