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Coronavirus : "Si on a la possibilité de disputer un Tour de France en 2020, c’est déjà un exploit", réagit Cédric Vasseur

"Aujourd’hui, on attend vraiment de la part de l’Union Cycliste Internationale et des organisateurs un calendrier précis pour se remettre à travailler", a affirmé sur franceinfo le manager général de l’équipe cycliste Cofidis, alors que le Tour de France a été reporté à cause du coronavirus.

Article rédigé par franceinfo
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Cédric Vasseur, manager général de l’équipe cycliste Cofidis, lors d'une conférence de presse du Tour de France, le 4 juillet 2018. (ALEXANDRE MARCHI / MAXPPP)

"Si on a la possibilité de disputer un Tour de France en 2020, c’est déjà un premier exploit", déclare mardi 14 avril sur franceinfo Cédric Vasseur, manager général de l’équipe cycliste Cofidis, alors que la Grande Boucle est reportée et reprogrammée du 29 août au 20 septembre, d’après les informations de franceinfo.

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La nouvelle n’a pas encore été confirmée par l’organisateur du Tour, Amaury Sport Organisation (ASO). Mais l’épreuve cycliste, qui devait initialement partir de Nice le 27 juin, est repoussée de deux mois en raison de l’annulation de tous les événements avec un public nombreux jusqu’à mi-juillet annoncée par Emmanuel Macron lundi 13 avril.

franceinfo : Que pensez-vous du report à la fin de l’été du Tour de France ?

Cédric Vasseur : On se doutait avec la crise sans précédent que nous sommes en train de traverser que le Tour de France aurait des difficultés à se tenir dans les temps, avec un départ le 27 juin qui paraissait complètement compromis. Depuis un certain temps, les organisateurs du Tour travaillent intensément pour permettre à l’épreuve d’être décalée. En ce qui nous concerne, si on a la possibilité de disputer un Tour de France en 2020, c’est déjà un premier exploit parce qu’on vit vraiment une crise sans précédent. On attend évidemment avec beaucoup d’impatience l’officialisation de la part de Christian Prudhomme, le patron du Tour.

Qu’est-ce que ça représenterait de disputer cette épreuve dans un tel contexte ?

Ça donne tout simplement de la visibilité et de la légitimité à notre métier. Vous savez, les 28 coureurs de l’équipe Cofidis sont pour l’instant bloqués sans date de reprise de compétition, et ce depuis Paris-Nice. Ça fait plus d’un mois maintenant que les coureurs n’ont plus le droit de sortir de chez eux. Ils n’ont pas non plus un calendrier précis de reprise. L’annonce d’Amaury Sport Organisation, si elle devait intervenir dans les prochains jours, donnerait un peu de baume au cœur, et surtout l’envie de continuer de travailler confiné chez soi. Parce que travailler c’est une bonne chose, mais travailler sans avoir de but précis ni de compétition, c’est compliqué. Aujourd’hui, on attend vraiment de la part de l’Union Cycliste Internationale et des organisateurs un calendrier précis pour se remettre à travailler.

Justement, comment concrètement se préparent vos coureurs pour être au meilleur niveau possible ?

Chez Cofidis, on a compris que la saison ne pourrait pas reprendre avant début juillet. Un cycliste professionnel, c’est un athlète jeune et en bonne condition, capable en deux mois de retrouver un niveau acceptable pour les compétitions. On a pris le parti de laisser nos coureurs tranquilles au mois d’avril. Là, c’est comme si on se trouvait au mois d’octobre d’une saison normale, c’est-à-dire une fin de saison où l’on a besoin de souffler. On va remettre la machine tout doucement en route à partir des mois de mai et de juin, sur des programmes un peu plus spécifiques. Nos entraîneurs ont simplement conseillé à nos coureurs de continuer d’avoir une petite activité s’ils le voulaient, sur home trainer, un vélo d’appartement.

Un cycliste professionnel, c’est un athlète qui fait 35 000 km de vélo par an. On ne peut donc pas recopier ce travail dans son garage ou dans sa chambre.

Cédric Vasseur

à franceinfo

On essaye donc aujourd’hui de simplement limiter les pertes physiques, et on conseille aussi à nos coureurs un programme diététique pour ne pas prendre trop kilos. Et puis, il sera toujours temps début mai de remettre les choses en route, une fois que le confinement sera terminé.

Quels sont les risques économiques qui pèsent sur une équipe comme la vôtre avec la crise sanitaire actuelle ?

Les risques sont réels et ils seraient terribles en cas d’annulation du Tour de France. Parce que l’on se doute bien que si le Tour n’est pas capable d’avoir lieu en 2020, aucune autre course cycliste d’une telle importance ne le pourrait. C’est donc vital pour beaucoup de structures. La société Cofidis, est présente depuis 1997 dans le cyclisme avant tout parce qu’elle aime ce sport. On a une section handisport par exemple. On n’est pas uniquement là pour faire des coups sur certaines épreuves. On a la chance, avec d’autres structures françaises, d’avoir un partenaire qui nous est fidèle et qui garantit pour l’instant 100% des salaires de l’ensemble de notre effectif. Ça permet de donner de la sérénité, et de ne pas mettre nos sportifs et notre personnel sous tension. Mais on a bien conscience que cette situation ne peut pas durer dans le temps.

Comment va le moral et surtout la santé au sein de votre équipe ?

Tout le monde va bien. On a évidemment gardé notre médecin avec 100% d’activité, il surveille chaque jour la santé de chacun de nos coureurs et membres du personnel. On attend simplement un message d’espoir. On en a eu un de la part du président de la République avec cette date du 11 mai comme fin de confinement, on l’espère. Et maintenant, on attend un message d’espoir de la part du patron du Tour de France.

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