Réquisition de masques : "Cela nous a choqués, j'ai demandé à ce qu'une enquête soit faite", explique la présidente des Bouches-du-Rhône
L'Etat a réquisitionné des masques au détriment de commandes des collectivités locales, il s'agissait "de fournir en priorité le personnel soignant de la région du Grand Est", a indiqué le ministre de l'Intérieur.
Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a reconnu, vendredi 10 avril, la réquisition par les services de l'État de millions de masques importés de Chine à l'aéroport de Bâle-Mulhouse, au détriment de commandes des collectivités locales, en raison de livraisons arrivées incomplètes. Les Bouches-du-Rhône ont été victimes de cette réquisition. "Cela nous a choqué. J'ai demandé à ce qu'une enquête soit faite", a expliquésur franceinfo, samedi 11 avril, Martine Vassal, présidente LR du département des Bouches-du-Rhône et également présidente de la Métropole Aix-Marseille-Provence.
franceinfo : Vous avez reçu deux millions de masques vendredi. Vous en attendez d'autres. Est-ce que cela devenait urgent ?
Martine Vassal : Oui, il était temps. Nous avons été en avance puisqu'au début de la crise nous avions plus de 100 000 masques que nous avons donnés à l'ARS pour les hôpitaux. Nous avons tout de suite recommandé des masques pour les héros du quotidien, ceux qui travaillent dans les Ehpad, les assistants chez les personnes âgées, les personnels de la Métropole qui sont en contact du public, les gendarmes, les policiers ou les pompiers. Nous avons commandé 10 millions de masques et nous avons été choqués par l'attitude de la préfète qui a tout réquisitionné en une seule fois alors que cela devait être trois livraisons. Elle n'a pas cherché à comprendre et a tout pris sans aucune concertation. Cela nous a choqué.
La vie des Provençaux ne vaut pas moins que nos compatriotes du Grand Est.
Martine Vassal, présidente LR des Bouches-du-Rhôneà franceinfo
Si l'État vous l'avait expliqué vous l'auriez mieux pris ?
Nous l'aurions compris et nous aurions travaillé ensemble. Bien entendu quand vous commandez 10 millions de masques vous n'allez pas les consommer sur la semaine. Nous avons besoin d'un montant de masques par semaine et nous aurions pu partager. L'avantage d'une collectivité c'est qu'elle peut répondre rapidement à des besoins. Il faut qu'on travaille main dans la main. On fera le bilan après avec cette préfète, j'ai demandé à ce qu'une enquête soit faite, mais au-delà, il faut qu'on anticipe.
Les tensions avec le gouvernement sont donc terminées ?
La polémique est derrière. Je pense aux personnes qui sont en souffrance aujourd'hui. On n'est pas à faire une guéguerre. Il faut des masques pour tout le monde, des tests massifs, des tests sérologiques. On gagnera cette guerre si on est actif, et si on prend de l'avance sur ce virus.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.