"Sept mille personnes doivent rester chez elles" : en Allemagne, l'armée teste les salariés de l'abattoir touché par le coronavirus
L’entreprise Tönnies emplois près de 6 500 ouvriers. Pour l’instant, les tests n’ont été mené que sur 1 106 employés, mais près des trois quarts ont été contaminés. L’armée a été appelée en renfort pour gérer la situation.
Devant cet abattoir Tönnies, vaste comme 55 terrains de football, à Rheda-Wiedenbrück (Allemagne), les entrées et les sorties des salariés sont incessantes. Mais le pas est toujours pressé. Beaucoup ne veulent pas parler. Ils disent vouloir éviter les problèmes. Ce sont pour la plupart des salariés d'entreprises sous traitantes.
Quelques Polonais, mais surtout des Bulgares et des Roumains. Ils ne maîtrisent pas très bien l'allemand, refusent de commenter les conditions de travail à l'intérieur de l'usine. Cet homme confie qu'il a été testé négatif au coronavirus : "Test, Gut, Ja !" Il sourit et dit qu'il va pouvoir retourner travailler. Plus loin, une femme tient dans sa main un document : "J'ai fait le test. J'aurai le résultat demain, pas aujourd'hui."
"Nous pouvons effectuer 500 tests par heure"
Sur 1 106 salariés déjà testés, 730 salariés sont positifs au Covid-19, soit près des trois quarts des employés testés. Il reste encore 5 000 salariés environ à tester. C'est une opération de très grande envergure. Par précaution, ce sont même des familles entières qui ont été placées préventivement en quarantaine.
"Sept mille personnes doivent rester chez elles", explique Uwe Kort, le porte parole de la Bundeswehr, l'armée allemande dans la région de Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Il est arrivé vendredi 18 juin avec 24 autres hommes, dont 13 soldats, chargés plus précisément d'effectuer les tests. "C'est un travail énorme, assure-t-il. Nous pouvons effectuer 500 tests par heure. Avant nous, pour les réaliser, il y avait déjà ici la Croix-Rouge allemande et d'autres organisations, mais elles ont atteint leur limite de capacité. Nous sommes donc là en renfort."
Cette campagne de test va durer jusqu'au mardi 23 juin, selon le porte parole de l'armée. La grande inconnue est de savoir quand cette situation sera réellement sous contrôle, tant le nombre de personnes potentiellement contaminées est considérable.
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