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Télétravail, horaires décalés et port du masque... à quoi ressemblera la vie au travail après le 11 mai

La vie au travail après le 11 mai, Edouard Philippe, dans son discours mardi 28 avril devant l’Assemblée nationale, en a tracé les contours, mais les détails restent à venir.

Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Discours du Premier ministre Edouard Philippe à l'Assemblée Nationale sur le plan de sortie du confinement et la lutte contre le Covid-19, le 28 avril 2020. (CLÉMENT LHUILLIER / FRANCE-BLEU LORRAINE NORD)

Trois points majeurs dans la vie au travail sont ressortis du discours du Premier ministre, mardi 28 avril : le premier concerne le télétravail, le deuxième les horaires décalés et le dernier le port du masque.

Le télétravail tout d’abord. Les règles ont beaucoup changé depuis le début du confinement. Le principe qui s’est progressivement imposé, c’est que quand le télétravail est possible, il doit se mettre en place. Ce qui va jusqu’à dire que non seulement l’employeur peut l’imposer au salarié mais qu’également, de son côté, le salarié peut exiger de travailler à son domicile et a le droit de ne pas venir au bureau.

Le Premier ministre a été très clair sur le principe : "Le télétravail doit être maintenu" à partir du 11 mai et dans les trois semaines suivantes. Il le demande "avec insistance" aux entreprises. Certes, le demander "avec insistance" n’a pas force de loi, mais Edouard Philippe l’a dit, les ministères concernés, et donc le ministère du Travail, doivent donc prendre désormais des ordonnances pour graver les choses dans le marbre.

De la recommandation à l'obligation

Deuxième point : les horaires décalés. Edouard Philippe a dit que les horaires décalés devaient être encouragés pour diminuer la présence de trop nombreux salariés dans les mêmes espaces de travail et pour désencombrer les transports. Si de nombreuses grandes entreprises ont déjà modifié leur organisation de travail, sur ce point, il va être difficile de contraindre les sociétés, et notamment les plus petites, et celles où le travail d’équipe est indispensable, à modifier en profondeur leur organisation de travail.

À la différence du télétravail, il sera difficile pour les salariés d’exiger la mise en place de ces horaires décalés, dans les commerces qui vont rouvrir par exemple. Ce recours aux horaires décalés parait plus de l’ordre de la recommandation que de l’obligation légale. Reste qu’il pèse sur l’employeur l’obligation du maintien de la santé et de la sécurité des salariés. S’il ne fait rien, il pourrait être poursuivi. Mais ce serait a posteriori.

Le port du masque pourra être obligatoire dans certains cas. L’annonce parait beaucoup plus contraignante. Le masque sera obligatoire au travail quand le respect de la distance entre les salariés ne sera pas possible. Par exemple sur les chantiers. Se pose donc clairement la question du droit de retrait. Il ressort de cette annonce que si un employeur ne fournit pas de masques à ses salariés et qu’il ne permet pas de respecter les mesures de distanciation sociale, alors ils pourraient faire jouer leur droit de retrait.
 

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