"Tous les soirs, nous avons les mêmes chiffres que les samedis" : le Samu de Toulouse s’inquiète d’un afflux inhabituel de patients alcoolisés depuis le déconfinement
Depuis la réouverture des bars et restaurants la semaine dernière, le Samu voit arriver aux urgences du CHU de Toulouse de jeunes patients dans des états d’alcoolisation massive.
C’est un effet collatéral du déconfinement : un afflux inhabituel de patients alcoolisés au Samu de Toulouse, en Haute-Garonne, qui, depuis la réouverture des bars et restaurants la semaine dernière, voit arriver aux urgences du CHU de Toulouse des jeunes patients dans des états d’alcoolisation massive.
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Le phénomène inquiète les médecins, qui voient arriver dans les services d’urgence des patients de plus en plus mal en point. "Tous les soirs, nous avons les même chiffres que les samedis : il y a entre dix et quinze jeunes hospitalisés pour des symptômes liés à l’alcool, indique Vincent Bounes, chef du Samu 31 au CHU de Toulouse. Et même deux ou trois qui sont hospitalisés en réanimation sur des tableaux de coma éthylique qui sont extrêmement lourds avec mise en jeu du pronostic vital."
Ce n’est vraiment pas glamour d’être en coma éthylique : on vomit, on se retrouve avec des tuyaux un peu partout, des sondes urinaires et gastriques, intubés, en réanimation. C’est quelque chose qu’il ne faut pas faire.
Pr Vincent Bounes, Samu 31à franceinfo
"Les jeunes boivent beaucoup, dans des soirées privées, des résidences secondaires, où ils se retrouvent dans des états pas possibles", ajoute le Pr Bounes. Soigner en urgence ces patients est la première nécessité, mais il faut aussi arriver à les prendre en charge pour soigner leur éventuel alcoolisme.
Voir le patient dans sa globalité
"Il faut voir le patient dans sa globalité, fait remarquer Nicolas Franchitto, professeur d’addictologie au CHU de Toulouse. C’est notre rôle à nous, lorsqu’ils vont se réveiller, de voir quelles ont été les fragilités qui les ont amenés en réanimation car tous les patients qui consomment de l’alcool ne se retrouvent pas dans des tableaux aussi critiques." "Il est temps, ajoute-t-il, que nous ayons des moyens humains et des locaux pour accueillir tous ces gens qui ont besoin d’une évaluation globale."
Les médecins urgentistes de Purpan constatent aussi une augmentation notable des accidents de la route dus à la fois à l’alcool et à la vitesse, qui là encore touchent de jeunes patients.
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