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Triple épidémie : "On tient encore le coup" dans les hôpitaux, indique Mathias Wargon, médecin urgentiste

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Article rédigé par franceinfo
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Le chef des urgences SMUR de l'hôpital Delafontaine à Saint-Denis a enregistré 250 passages de patients en une journée, contre 170 en temps normal.

Face à la triple épidémie de coronavirus, grippe et bronchiolite, "la plupart des hôpitaux tiennent encore le coup grâce à une énorme résilience du personnel, et notamment des personnels des urgences", affirme vendredi 30 décembre sur franceinfo Mathias Wargon, chef des urgences SMUR de l’hôpital Delafontaine à Saint-Denis. Il décrit une "énorme vague" qui frappe les urgences, déjà saturées depuis trois ans. Il déplore notamment l'arrivée massive de patients qui viennent "pour tout aux urgences", à la fois "des patients graves" et d'autres qui peuvent venir "parce qu'ils ont envie d'un arrêt de travail, pour se faire rembourser du doliprane" ou par "manque de médecins traitants"

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Mathias Wargon explique que son service de l'hôpital Delafontaine a enregistré lundi "250 passages" de patients, alors qu'"en moyenne on en fait 150 et le lundi 170". "Je n'avais jamais vu ça", lance-t-il. Il affirme que la situation est telle qu'il n'a "pas les locaux pour accueillir" tous ces patients. Cet afflux provoque un ralentissement du temps d'attente, "une prise en charge longue" et une "surcharge des personnels". "Il y a quinze jours, certains patients ont attendu 1h30 avant d'accéder à la première infirmière", celle qui fait le tri entre les patients jugés graves et ceux plus légers, "contre d'habitude quelques minutes", se désole le chef des urgences. 

"Les prises en charge sont moins bonnes"

Il n'y a pas que l'afflux de patients qui rend la situation compliquée à l'hôpital, selon Mathias Wargon. Le médecin urgentiste déplore un manque criant de personnels, notamment d'infirmière. Il reconnaît que son service à l'hôpital Delafontaine de Saint-Denis a recours aux vacataires, mais ces derniers "n'ont pas l'habitude de l'organisation du service". "Tout est plus long, les prises en charge sont moins bonnes", sans compter que "l'hôpital manque de bras, ce qui provoque des fermetures de lits", dénonce Mathias Wargon. 

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