Cet article date de plus de trois ans.

Covid-19 : "Bien sûr" qu'il faut obliger les soignants à se faire vacciner, déclare Alain Fischer, président du Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale

Il préconise également la vaccination dans les collèges et lycées à la rentrée. "Il n'y a que des avantages à vacciner à l'école", défend-il.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Alain Fischer, président du Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale était l'invité du "8h30 franceinfo", vendredi 12 février 2021. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

"Les soignants doivent se protéger eux-mêmes, mais ils doivent aussi protéger leurs patients", martèle lundi 5 juillet sur franceinfo Alain Fischer, selon qui "bien sûr", qu'il faut les obliger à se faire vacciner contre le Covid-19. Le président du Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale se montre toutefois plus réservé sur l'éventualité d'une vaccination obligatoire pour tous les Français. À l'entendre, ce doit être "le dernier des derniers recours".

franceinfo : Faut-il obliger les soignants à se faire vacciner contre le Covid-19 ?

Alain Fischer : Bien sûr, il faut le faire. Je crois qu'aujourd'hui, le temps est arrivé. Il y a eu plusieurs mois pendant lesquels beaucoup de soignants se sont vaccinés. C'est bien, mais certains, malheureusement, ne le sont toujours pas. On peut penser à une fraction des personnes qui travaillent dans les maisons de retraite, les Ehpad ou d'autres établissements. On peut aussi penser à une fraction des personnes qui travaillent dans les centres hospitaliers. Il faut que cette mesure soit mise en œuvre. Il n'est d'ailleurs pas exclu que certains de ces soignants attendent d'être obligés de se faire vacciner pour le faire. Les soignants doivent se protéger eux-mêmes, mais ils doivent aussi protéger leurs patients.

Viendra-t-on un jour à la vaccination obligatoire pour tous les Français ?

J'espère que ça ne sera pas nécessaire. Les enquêtes d'opinion montrent qu'aujourd'hui, 20 % de la population n'est pas encore prête à se faire vacciner. Cette proportion était de 50 % en janvier [au début de la campagne de vaccination]. On peut espérer qu'à force de conviction ou de pédagogie, petit à petit, ce groupe de personnes va encore se réduire. Il faut qu'il se réduise, pour éviter des rebonds fâcheux de l'épidémie. La vaccination obligatoire pour tous les Français doit être le dernier des derniers recours. Encore une fois, prenons toutes les autres mesures : allons vers les personnes qui ne refusent pas la vaccination mais sont en difficulté pour l'obtenir. C'est cela qu'il faut faire aujourd'hui.

Faudra-t-il vacciner dans les collèges et les lycées à la rentrée ?

J'espère bien que cela va se mettre en place. Je crois qu'il y a une réflexion sérieuse sur cette question en cours au ministère de l'Éducation nationale. C'est une bonne chose, parce que c'est l'occasion aussi de faire de l'éducation sanitaire, d'expliquer la vaccination.

"À travers les enfants, on peut aussi convaincre les parents. Souvent, les enfants sont plus réceptifs que les parents."

Alain Fischer, président du Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale

à franceinfo

Parfois, du moins. C'est un premier point. Deuxième point, on vaccine, donc c'est efficace. Troisième point, on touche absolument toutes les classes de la société sans égalité. Il y a que des avantages à vacciner à l'école. D'autres exemples à l'étranger, où ce qui a pu se passer il y a de nombreuses années en France, montrent que c'est efficace, par exemple, pour la vaccination contre le papillomavirus.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.