Covid-19 : quelles sont les personnes qui peuvent recevoir une nouvelle dose de rappel du vaccin ?
Alors que le taux d'incidence est en forte hausse fin novembre, le gouvernement incite les plus fragiles à se faire vacciner face à une neuvième vague de Covid-19.
À l'approche des fêtes de fin d'année et des réunions de famille, autorités sanitaires et gouvernement martèlent des messages de prévention. Le 4 décembre, le ministre de la Santé a même lancé un "appel solennel à la vaccination" contre le Covid-19, reconnaissant que la campagne sanitaire actuelle "ne fonctionne pas". "C'est quand même absurde, a déploré François Braun. On a les moyens de se protéger et les Français ne se vaccinent pas."
Les chiffres sont "désolants", estime Brigitte Autran, présidente du Comité de veille et d'anticipation des risques sanitaires (Covars) qui a remplacé le Conseil scientifique. Seuls 20% des plus de 80 ans ont reçu une dose de rappel cet automne, contre moins de 40% pour les 60-80 ans, alors qu'une "accélération de la circulation du Covid-19 était nettement observée" par Santé publique France lors de la dernière semaine de novembre.
Les populations fragiles
Invitée sur franceinfo, mardi 6 décembre, Brigitte Autran rappelle que la recommandation d'un rappel de vaccin "est destinée aux personnes les plus fragiles, celles qui ont plus de 60 ans, celles qui ont des maladies qui les rendent fragiles, et leur entourage". Concrètement, et comme le détaille le site du ministère de la Santé, en premier lieu, toutes les populations dites "fragiles" peuvent recevoir une dose de rappel : les plus de 60 ans, les résidents en Ehpad, mais aussi dès 12 ans les personnes immunodéprimées et celles à risque de forme grave car présentant une "comorbidité" (diabète, asthme, obésité, etc.). Sont également concernés les femmes enceintes et les soignants.
Pour ceux-là, la dose de rappel doit se faire dès six mois après la dernière injection. Exception faite pour les plus de 80 ans, les immunodéprimés et les résidents d'Ehpad : leur délai a été réduit à trois mois. "Il ne faut pas le faire de façon plus rapprochée, sinon le rappel ne servirait à rien", a rappelé Brigitte Autran sur franceinfo mardi 6 novembre.
Covid-19 : "Toute la population peut se faire vacciner" avec une dose de rappel, rappelle Brigitte Autran, à condition de respecter le schéma vaccinal, même si la campagne est réservée aux "personnes les plus fragiles". pic.twitter.com/Cq99HKJBBQ
— franceinfo (@franceinfo) December 6, 2022
L'entourage des personnes vulnérables
L'entourage de ces populations fragiles est également éligible au rappel, dès six mois après la dernière inhection. Une circulaire "DGS Urgent" du ministère de la Santé du 21 novembre 2022 précise ainsi que sont éligibles "toutes personnes vivant dans l’entourage ou en contact régulier avec des personnes immunodéprimées ou vulnérables, dont les professionnels des secteurs sanitaire et médico-social", prenant l'exemple d'"une personne jeune, sans comorbidité, qui voit régulièrement des proches dans la cible [qui] est donc éligible". Autrement dit, si vous allez voir régulièrement vos parents ou grands-parents et qu'ils ont plus de 60 ans, vous êtes aussi concernés. Idem si vous vous rendez au travail et que vos collègues présentent certains critères de "fragilité". Ceux qui le souhaitent peuvent donc recevoir un rappel vaccinal en centre dédié, chez leur médecin ou en pharmacie, tout en respectant les délais après la dernière injection ou la dernière infection.
Les autres
En réalité, quasiment tout le monde peut se faire vacciner. "Une recommandation n'est pas une interdiction pour les autres. Donc toute la population peut se faire vacciner. Vous pouvez le faire !", a ainsi insisté la présidente du Covars, Brigitte Autrans, mardi sur franceinfo. Même écho auprès de la Haute autorité de santé (HAS) : même si vous ne faites pas partie des populations à risque et de leur entourage, vous avez tout à fait le "droit" de vous faire vacciner. Il n'y a besoin d'aucun justificatif pour cela.
L'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO) déplore cependant "des consignes qui ne sont pas forcément très claires". "La cible reste les plus fragiles, mais on doit pouvoir vacciner tout le monde, explique le président de l'USPO, Pierre-Olivier Variot. Il faut qu'on ait un écrit clair."
Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France, estime de son côté que les consignes ont été suffisamment clarifiées. "Pas besoin d'ordonnance, vous prenez rendez-vous via Doctolib ou en téléphonant à votre pharmacie. Vous venez et on vous injecte le vaccin sans autre difficulté, assure-t-il. On est en mesure de vacciner toutes celles et ceux qui le souhaitent. Le sujet, c'est de convaincre la population de l'intérêt de se faire vacciner."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.