Le vaccin de Valneva, écarté par le Royaume-Uni, doit "se réinventer comme un vaccin booster", selon l'immunologue Stéphane Paul
Le laboratoire franco-autrichien Valneva a annoncé lundi 13 septembre avoir "reçu un avis de résiliation" de la part du gouvernement britannique concernant l'accord de fourniture de son candidat-vaccin contre le Covid-19.
Le candidat vaccin du groupe franco-autrichien Valneva doit "réinventer une stratégie différente et se positionner plutôt comme un vaccin booster [stimulant]", a affirmé lundi 19 septembre sur franceinfo Stéphane Paul, immunologue, membre du comité vaccins anti-Covid, alors que le laboratoire basé à Nantes a reçu un avis de résiliation de la part du gouvernement britannique concernant "l'accord de fourniture" de son candidat vaccin contre le Covid-19.
Un vaccin à virus inactivé
Le vaccin de Valneva est d'une "technologie assez ancienne", explique Stéphane Paul. "Il s'agit en fait du virus lui-même qui est inactivé chimiquement. Donc c'est un vaccin très classique, comme la diphtérie, le tétanos et des vieux vaccins." Ce vaccin est "assez similaire du vaccin chinois Sinopharm. Et on sait que ces vaccins sont moins efficaces, notamment contre le variant delta." Pour l'immunologue, il faut donc que Valneva soit "au moins aussi efficace" que les vaccins ARN Messager, "très efficaces au-delà de 90%", pour avoir une place.
Mais Stéphane Paul estime que le candidat Valvena "présente une technologie qui est intéressante, notamment sur l'effet boost que peuvent avoir des rappels annuels saisonniers, éventuellement avec la grippe". "L'intérêt des approches des virus inactivés, c'est que cela couvre beaucoup d'antigènes différents, une source assez riche de régions différentes du virus qui vont être reconnus, ce qui est assez différent du vaccin à ARN." L'immunologue imagine que des rappels "avec des vaccins inactivés, auraient un effet boost un peu plus fiable vis-à-vis de variants qui pourraient émerger". Valneva doit donc "réinventer une stratégie différente et se positionner un peu différemment, c'est-à-dire pas comme un vaccin de première intention, mais plutôt comme un vaccin booster", ajoute Stéphane Paul. "Et là, effectivement, il y a de la place".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.