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Vidéo Omicron : "L'hôpital se prépare au scénario du pire" alors qu'il ne "s'est pas arrêté depuis 2 ans", analyse Martin Hirsch de l'AP-HP

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Article rédigé par franceinfo
Radio France

Le directeur de l'AP-HP a par ailleurs indiqué qu'"avec l'arrivée d'Omicron", certains hôpitaux européens comme "à Rotterdam, à Londres" connaissent "près de 25% d'arrêts maladie" chez les soignants.

"L'hôpital se prépare au scénario du pire" face à l'évolution de l'épidémie de Covid-19 et l'arrivée du variant Omicron, a déclaré Martin Hirsch, directeur de l’Assistance Publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP)ce mercredi sur franceinfo. "Les besoins sont importants et les bras manquent", a-t-il déploré, rappelant qu'il n'est plus possible comme lors de la première vague de compter sur des renforts extérieurs, venus de régions moins touchées par la crise sanitaire.

"Ce qui est très frappant dans les hôpitaux européens, avec l'arrivée d'Omicron, à Rotterdam, à Londres, c'est qu'ils ont près de 25% d'arrêts maladie", a déploré le directeur de l'AP-HP, craignant que les hôpitaux français soient très rapidement confrontés au même problème. Pour l'heure, "on a des soignants atteints par Omicron, on voit des clusters Omicron mais on n'a pas encore identifié de formes graves parmi les patients en réanimation", a expliqué Martin Hirsch, notamment en raison du fait qu'Omicron semble se propager en majorité chez les jeunes.

Selon lui, ce nouveau variant risque de contraindre les hôpitaux à "revoir leur organisation" avec, comme c'est le cas en Angleterre, "beaucoup de personnes accueillies pour des formes bénignes", donc "plus de patients hospitalisés dans ce qu'on appelle les lits conventionnels". "Cela veut dire, qu'en plus de nos unités de soin critique, il faudra suffisamment de places dans les lits d'hospitalisation, qui sont là pour toutes les autres spécialités de médecine, pour mettre sous oxygène, probablement des patients assez lourds", s'est-t-il expliqué. 

"J'espère que cette période sera courte, mais elle sera dans tous les cas hyper compliquée et hyper dure"

Martin Hirsch

à franceinfo

"Il y aura plus de déprogrammations, plus d'heures supplémentaires, moins de congés pris", a-t-il détaillé alors que les soignants sont déjà très éprouvés. "A l'hôpital, ça ne s'est pas arrêté depuis 2 ans, ce qui ressort c'est une extrême fatigue, mêlée d'exaspération, mêlée d'inquiétude", a-t-il poursuivi, rappelant que "les patients déprogrammés, ont été reprogrammés, donc entre les pics et entre les vagues, ça bosse à fond".

"Cette année, le personnel, les infirmières et les aides-soignants ont fait 2,7 millions d'heures supplémentaires, c'est comme s'ils avaient remplacé 1 200 personnes", a-t-il poursuivi. "Ils sont leur propre renfort, c'est un effort gigantesque qui a été réalisé dans l'inquiétude", a ajouté le patron des hôpitaux de Paris. Alors que 1 000 postes sur 18 000 postes d'infirmiers n'ont pas été pourvus, Martin Hirsch a appelé "les jeunes", les étudiants infirmiers à "revenir à l'hôpital".

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