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Covid-19 : à l'hôpital de la Croix-Rousse à Lyon, les lits se libèrent peu à peu et "c'est exceptionnel" pour les soignants

Les patients Covid restent moins longtemps hospitalisés que lors des précédentes vagues de l'épidémie. Les services de réanimation de la ville ne sont plus saturés même si le manque de personnel se fait encore sentir.

Article rédigé par Mathilde Imberty
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Dans le service de soins intensifs de l'hôpital de la Croix-Rousse à Lyon, le 15 septembre 2020. (JEFF PACHOUD / AFP)

La pression de la cinquième vague du Covid-19 retombe un peu, lundi 31 janvier, dans le service de réanimation de l'hôpital de la Croix-Rousse à Lyon. Patricia Zoppi, infirmière le ressent. "On souffle un petit peu, donc on retrouve un peu notre patientèle coutumière".

Son collègue, Emilien Darne, décrit ainsi la situation : "Les hospitalisations Covid, c'est des patients qui ont des durées de séjour très longues. Et là, on a deux phénomènes : des patients qui vont mieux, qui peuvent sortir de chez nous, qui sont remplacés par des patients qui viennent pour des durées moins longues.On a de nouveau un turn-over".

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Alors que les restrictions mises en place par le gouvernement commencent à être levées, le service de réanimation a pu attaquer le week-end avec quelques lits de libres, ajoute le médecin réanimateur Mehdi Mezidi : "Ça fait plaisir, ça baisse. C'est vrai que de pouvoir libérer avant un week-end deux ou trois lits, c'est exceptionnel. Enfin, vraiment, ça faisait très longtemps qu'on n'avait pas eu ça."

Covid-19 : à l'hôpital de la Croix-Rousse à Lyon, les lits se libèrent peu à peu. Le reportage de Mathilde Imberty

Trois patients Omicron en réanimation

Les malades du variant Omicron ne franchissent pas les portes de la "réa" dirigée par le professeur Jean-Christophe Richard et qui comporte 21 lits : "On a eu 570 malades depuis deux ans. On a eu que trois patients qui avaient le variant Omicron alors qu'il y a beaucoup de malades Omicron dans l'hôpital."

C'est du variant Delta que sont atteints les malades les plus graves. Comme cette jeune femme intubée, entrée enceinte et devant laquelle s'arrête le professeur Richard : "On fait une extraction fœtale, donc le bébé va bien. Il est en réanimation néonatale. Et ça fait plus d'un mois qu'elle est dans cet état-là avec des lésions pulmonaires liées au Covid qui sont extrêmement sévères. Ça va avec le message de prévention qui est vraiment de vacciner les femmes enceintes. Après, avec Omicron, on ne sait pas, parce que c'est vrai qu'on n'a pas eu d'entrée de femmes enceintes."

Viser l'immunité collective, "une stratégie plutôt payante"

Dans ce nouveau contexte, l'allègement des mesures de restriction n'est pas vu d'un mauvais oeil par le personnel de la Croix-Rousse, explique le chef de service : "C'est de viser l'immunité collective en se disant le virus est moins grave, allez, tout le monde va s'immuniser. Pour l'instant, c'est une stratégie qui semble plutôt payante, en tout cas pour notre vision de médecin réanimateur."

"On n'est pas saturé parce que la maladie est moins grave et on espère que la cinquième vague est la dernière."

Jean-Christophe Richard, chef du service de réanimation

à franceinfo

À l'échelle de l'hôpital public, à Lyon, le taux d'occupation des lits de réanimation est passé en moins d'une semaine de 99% à 91%. Les soignants ne parlent plus de saturation mais la sérénité n'est pas totalement revenue. Ils sont toujours confrontés à un manque de personnel suffisamment formé aux exigences de la réanimation.

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