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Vidéo "C'est vrai que c'est un casse-tête" : les difficultés du protocole sanitaire pour la réouverture des écoles après le 11 mai

Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Article rédigé par franceinfo, Valentin Dunate - Alexandre Abergel
Radio France

Le protocole sanitaire qui devra être mis en place dans les établissements scolaires pour le retour des élèves, le 12 mai, s'avère compliqué à mettre en place. Illustration dans l'Eure.

"C'est vrai que c'est un casse-tête. Je peux vous dire que je n'en ai pas dormi pendant deux nuits", explique Nathalie Ameur, la directrice de l’école d’Iville (Eure) qui se prépare au déconfinement et donc au retour d'une cinquantaine d'élèves, le 12 mai, sur les 110 qu'accueille normalement l'établissement.

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Les consignes du ministère de l'Education sont très strictes. Il est par exemple demandé de respecter une distance d’au moins un mètre entre les élèves, les élèves devront également se laver les mains très régulièrement et les portes d’entrées resteront ouvertes pour limiter les points de contact. Dans l'école d'Iville, tout a donc été pensé pour respecter les consignes sanitaires. "Ça fait sept semaines que personne n'est venu dans les locaux. Le hall va être aménagé de façon à ce que les enfants puissent mettre leurs vêtements à un mètre de distance", énumère Nathalie Ameur.

Nathalie Ameur, directrice de l'école d'Iville. (VALENTINE DUNATE / RADIOFRANCE)

Dans la salle de classe, c’est pareil : les élèves seront bien séparés d’un mètre. Concernant les toilettes, "les enfants seront à la file indienne, un enfant se lave les mains, aussitôt après l'Atsem devra nettoyer le lavabo et les points de contact, détaille la directrice. De plus, il n'y a qu'une porte. Il va donc falloir faire un sens de circulation dans les toilettes." Nathalie Ameur estime qu’il est donc possible d’ouvrir son école la semaine du 11 mai et ça n’est faisable, selon elle, que si les élèves sont peu nombreux et respectent les consignes. 

Manque de moyens humains

A 40 km d'Iville, à Pitres, les conditions ne sont pas réunies pour permettre à l'école de rouvrir. Si l'ont suit le protocole, il faudrait une personne pour désinfecter après chaque lavage de mains, impossible. "Parmi les personnels disponibles, il y a des gens à la santé fragile et le personnel restant à la disposition de la municipalité n'est pas suffisant pour pouvoir remplir ces conditions", constate Diana Devinoy, directrice de l’école Jacques Prévert de Pitres.

Diana Devinoy, directrice de l'école de Pitres. (VALENTIN DUNATE / RADIOFRANCE)

Le maire, Jean Carré, a donc décidé de ne pas ouvrir l’école et il assume. "Quand j'entends Monsieur Castaner dire que les maires doivent prendre leurs responsabilités parce qu'ils sont élus et qu'ils sont là pour ça (...) je n'ai pas de leçon à recevoir de lui", s'agace Jean Carré. "On est tous d'accord pour dire qu'on va assumer nos responsabilités, quand on peut les assumer. Et si je veux faire quelque chose, c'est le faire bien. Ce n'est pas envoyer les instituteurs, le personnel de la mairie, les intervenants de l'Education nationale, les enfants, les parents, au casse-pipe, si je peux m'exprimer ainsi".

A Pitres, on imagine donc une rentrée en septembre. D’ici là, les 310 élèves sont invités à rester chez eux.

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