: Vidéo Emmanuel Macron veut "emmerder" les non-vaccinés : "Une stratégie assumée depuis le début", selon Marc Fesneau
"Le président a choisi une formule choc pour dire des choses qui sont importantes", approuve son ministre chargé des Relations avec le Parlement.
"C'est une stratégie qui est assumée depuis le début", a expliqué Marc Fesneau, ministre chargé des Relations avec le Parlement, mercredi 5 janvier sur franceinfo, au lendemain des déclarations d'Emmanuel Macron dans Le Parisien [article payant], décidé à "emmerder" les non-vaccinés "jusqu'au bout". "Le président a choisi une formule un peu choc", a-t-il reconnu.
Le ministre rappelle que la mise en application du pass vaccinal au 15 janvier "reste un objectif" alors que les débats ont à nouveau été interrompus cette nuit à l'Assemblée après ces propos du président. "Si ça produit un électrochoc pour certains, je trouve que c'est salvateur", a-t-il assuré.
franceinfo : Vous avez, vous aussi, envie "d'emmerder" les Français, comme le dit Emmanuel Macron ?
Marc Fesneau : J'ai envie de dire qu'on a eu 271 000 nouveaux cas hier, et qu'on a besoin que les non-vaccinés entendent le message que leur envoient le gouvernement, le Parlement et le président de la République, qui est un message de responsabilité. Le président a choisi une formule choc pour dire des choses qui sont importantes. La vérité, c'est qu'aux urgences, et encore plus en réanimation, on a des personnes qui ne sont pas vaccinées, c'est cela qui vient engorger les services de réanimation, c'est ça qui fait aussi qu'on est obligé de déprogrammer d'autres opérations. Il y a un appel à la responsabilité et on assume. Je rappelle que le président s'est exprimé la première fois sur la question vaccinale en juillet, pour dire qu'il fallait qu'on aille vers plus de contraintes pour ceux qui n'étaient pas vaccinés. C'est une stratégie qui est assumée depuis le début, qui n'est pas une stratégie d'obligation vaccinale, qu'on ne pourrait pas appliquer. Maintenant, il faut que les gens se vaccinent, on a le recul.
Il y a trois semaines sur TF1, Emmanuel Macron promettait de ne plus blesser les Français. Ces mots-là ne blessent pas ?
Je vois bien que cela produit un électrochoc pour certains. Si c'est ça, je trouve que c'est salvateur. Chacun a son vocabulaire. Moi, ce qui me blesse, c'est de voir des Français qui vous disent que la contrainte pèse sur tout le monde, alors qu'il faudrait que ceux qui ne sont pas vaccinés prennent leur responsabilité quand 92 % des Français sont eux vaccinés. C'est dans leur intérêt à eux d'abord, et c'est ça le plus important.
L'examen du texte sur le pass vaccinal a de nouveau été suspendu à la suite de ces propos. L'opposition demande à Jean Castex de venir pour la reprise des débats, va-t-il le faire ?
Il y avait le ministre Véran, j'étais à ses côtés. Le Premier ministre viendra s'il juge opportun de venir dans ces débats. Il a dit un certain nombre de choses lors des questions au gouvernement. Je ne pense pas que ce soit son rôle de répondre aux oukases nocturnes ou matinales des oppositions. Je trouve que cette façon qu'ont parfois les oppositions de venir avec des actes un peu comminatoires, de dire qu'on convoque comme si on était dans une convocation de je ne sais quelle nature ne me convient pas. L'application au 15 janvier reste tout de même un objectif. Les débats reprendront cet après-midi à 15 heures et j'espère que la raison l'emportera. Le sujet, c'est la vaccination d'un maximum de Français.
Les députés ont décidé de fixer un seuil à 16 ans pour le pass vaccinal. Les 11-16 ans pourront donc encore utiliser des tests pour participer à des activités ?
L'hypothèse de départ, c'était un pass vaccinal pour les mineurs. Ce qui a été décidé hier, c'est de faire en sorte que pour les activités scolaires et périscolaires, on puisse rester dans un pass sanitaire pour les moins de 16 ans. La philosophie générale est de ne pas priver les jeunes, au moment où ils sont parfois restés chez eux, sans activités sportives ou culturelles. Olivier Véran a pris l'engagement de faire en sorte que le maximum d'activités scolaires et périscolaires puissent avoir lieu pour eux. Il y aura des discussions ensuite sur la question des lieux de restauration, mais ce n'est pas le sujet principal pour les 11-16 ans.
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