: Vidéo "On s'est manqué mutuellement" : les collégiens en situation de handicap font aussi leur rentrée après deux mois de confinement
À Niort, les élèves de la classe Ulis du collège Philippe de Commynes ont fait en partie leur retour en classe, lundi 18 mai. Professeur et élèves se sont retrouvés après deux mois de communication à distance.
Dans les collèges de la France classée en zone verte, les élèves en situation de handicap ont eux aussi fait leur rentrée lundi 18 mai. Le confinement, les risques liés au coronavirus, les gestes barrières ont bousculé leurs repères difficilement acquis. Le retour en classe pour eux est jugé "prioritaire" par la ministère de l’Éducation Nationale. Nous avons pu assister à la rentrée d'une classe de collégiens âgés de 13 à 15 ans, en situation de handicap, à Niort (Deux-Sèvres), au collège Philippe de Commynes.
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Deux mois qu'Esteban, 14 ans, n'était pas retourné au collège. Pourtant, quand on lui demande si sa professeur lui avait manqué, la réponse fuse : c'est "non", mais c'est surtout pour taquiner Hélène Robichez, professeur référente pour cette classe de collégiens en situation de handicap, intégrée au dispositif Ulis, Unité localisé pour l'inclusion scolaire. Pour elle qui suit cette classe et ces élèves pendant quatre années consécutives, "ce sont des élèves qui gagnent à être connus".
"Revenir au collège, c'est bien. Les cours m'ont manqué", reconnaît Esteban. "On s'est eu au téléphone quand même toutes les semaines, alors ça va", relativise Hélène Robichez, qui encadre ces élèves, qui souffrent pour la plupart de troubles cognitifs.
Le challenge des gestes barrières
"J'ai gardé le masque trois heures hier" confirme Esteban. "T'es un champion", le félicite sa professeur. Pas facile, car "ça fouette dedans" estime le collégien. Mais ils sont bien conscients des enjeux, et connaissent les risques du coronavirus. "C'est une maladie qui peut s'attraper très facilement", assure Esteban. Qui est aussi au point sur les gestes barrières : "Il faut se laver les mains, garder une distance d'un mètre, pas se faire de bisous".
"Ils voient bien ce qu'il se passe. J'avais peur qu'il y en ait un qui ne supporte pas du tout le masque, mais pour l'instant ça se passe bien. Et puis l'enseignement à distance ça a ses limites. On ne peut pas remplacer tout ce qu'apporte la relation pédagogique, la relation humaine", assure Hélène Robichez.
Un retour en classe attendu par certains
Et avant de rentrer dans la classe, c'est lavage de mains pour tous. "Le gel hydroalcoolique, ça permet d'éviter les microbes", confirme Fabien, 15 ans. Benjamin lui est ravi de retrouver sa classe : "deux mois que je les ai pas vu, ça fait plaisir de les revoir". "Il a un peu souffert du confinement", croit savoir sa professeur "Il y a eu des moments, ça a été un peu difficile je crois". "J'en avais ras le bol du confinement", confirme le collégien de 14 ans. C'est lui qui a demandé à retourner au collège : "Sa maman me disait qu'il suppliait de revenir au collège", raconte Hélène Robichez.
"C'est important les cours", ajoute Benjamin. "C'était un éventuel décrocheur et il est là aujourd'hui. Donc je suis contente, se réjouit son enseignante. On se découvre autrement je pense, déjà avec la relation, peut être qui s'est consolidé j'ai eu l'impression pendant le confinement, parce qu'il se rend compte qu'on ne laisse pas tomber", analyse son enseignante. "Merci Hélène de nous avoir soutenu pour le confinement", conclut Benjamin. Désormais, c'est à nouveau en classe que cette relation se poursuit.
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