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Vidéo "On va avoir besoin d’aide" : en Espagne, les villages épargnés par le coronavirus craignent le déconfinement

Publié
Temps de lecture : 2min
Article rédigé par Isabelle Labeyrie - Edité par Pauline Pennanec'h
Radio France

En Espagne, 14 villages de la Sierra de Madrid ont été exceptionnellement épargnés par la cororonavirus. Aucun cas de Covid-19 n’y a été recensé, mais avec le déconfinement, leurs habitants, majoritairement âgés, craignent l’arrivée massive des citadins en mal de grand air... et de la maladie.

À mille mètres d’altitude, le village de Villavieja de Lozoya, situé dans la région montagneuse de la Sierra de Madrid, en Espagne, compte 350 habitants. On y trouve des ruelles en pierre, un air vif... et aucun cas de coronavirus. "Quand on a su que le gouvernement voulait fermer les écoles, on a tout de suite fermé la mairie, explique la maire Arancha Reguera. Ça a bien aidé, je pense, parce que tout le monde vient ici. À trois kilomètres, il y a aussi eu beaucoup de morts dans une maison de retraite. Les habitants ont eu peur, ça les a incités à rester confinés."

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Pour faire ses courses, personne ne sort. On s’organise, comme dans le village d’à côté où l’on croise Domingo, 72 ans, qui remonte de la vallée. "Je suis allé à la pharmacie pour un voisin, il m’a donné sa carte bleue", raconte-t-il, bien équipé avec son masque et ses gants. "J’ai pris du pain pour deux ou trois autres. La semaine prochaine, ça tourne, ce sera quelqu’un d’autre. On fait comme ça."

Même si depuis samedi 2 mai, les habitants sont autorisés à sortir pour prendre l’air, Domingo et sa femme ne s’autorisent aucun écart. "Moi, je reste à la maison ! raconte Carmen. Si quelqu’un passe, je le salue, je prends des nouvelles par la fenêtre, c’est tout. Si on veut que tout ça se termine, on doit respecter ce qu’on nous dit." Domingo tente de se rassurer : "Mais oui, ça va s’arrêter. On ne sait pas quand mais... ça va s’arrêter."

Si je sors, je ne me sens pas bien, j’ai l’impression de tricher, de faire du mal aux autres.

Carmen

à franceinfo

Maria Cano, la maire de Robregordo, est moins optimiste. Après le déconfinement, dit-elle, les Madrilènes vont se ruer dans la Sierra... et le virus avec eux. "Oui, j’ai peur que tous ces gens débarquent alors qu’on n'a pas les moyens de les contrôler, parce que le virus sera toujours là ! déplore l'élue. Nous, on n’a pas de police ici. Il nous faudra un coup de main de la gendarmerie, ou alors que la ville de Madrid émette des directives pour limiter les déplacements vers nos villages. On va avoir besoin d’aide ces prochains mois."

Chez Mercedes, la pharmacienne, la radio toujours allumée diffuse Je résisterai, une vieille chanson devenue le symbole du combat contre le coronavirus. "Même quand on a l’impression que tout va mal, dit-elle, c’est ce qu’on doit faire : résister."

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