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Des cas graves de développement de tumeur pendant la grossesse constatés bien après l'arrêt du traitement Androcur

C'est ce que révèle une nouvelle étude sur ce médicament et ses génériques désormais très encadrés. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le médicament Androcur, photographié le 17 juin 2019. (MAXPPP)

Quatre cas graves de développement de tumeurs intracrâniennes survenus pendant la grossesse plusieurs années après l'arrêt d'Androcur, ayant laissé des séquelles après opération, sont relevés dans une nouvelle étude sur ce médicament et ses génériques désormais très encadrés.

L'Androcur (laboratoire Bayer) et ses génériques, qui ont été trop souvent prescrits en dehors des indications autorisées, peuvent multiplier jusqu'à 20 (après 5 années de traitement) et même plus, la probabilité de tumeurs (méningiomes) chez les femmes traitées longtemps et à hautes doses, avait montré une étude de l'Assurance maladie rendue publique en août 2018.

298 cas de méningiomes examinés

"La survenue et la sévérité de ces cas (pendant la grossesse, ndlr) pose la question de la conduite à tenir chez les femmes envisageant une grossesse suite à un traitement par Androcur ou un de ses génériques", relève l'ANSM. "La progestérone produite massivement lors de la grossesse augmente la taille du méningiome déjà présent même si l'Androcur est arrêté", explique298  la Dr Isabelle Yoldjian.

L'étude du centre régional de pharmacovigilance (CRPV) de Fernand Widal à Paris, publiée lundi 24 juin par l'Agence du médicament/ANSM, qui porte sur 298 cas de méningiomes (287 femmes et 11 hommes) sous acétate de cyprotérone (principe actif d'Androcur et de ses génériques) déclarés entre le 1er janvier 2014 et le 31 octobre 2018, détaille ces quatre cas survenus pendant la grossesse.

Ses résultats vont, par ailleurs, dans le sens de ceux de l'étude de l'Assurance Maladie et soulignent notamment l'importante prescription hors autorisation de mise sur le marché (AMM) dans 56% des cas, principalement pour l'acné et/ou la contraception et "une longue durée d'exposition de 14,7 ans en moyenne".

La majorité de ces déclarations (78%) datent de 2018 et proviennent de patient(e)s dans plus de la moitié des cas. Dans un tiers des déclarations, le diagnostic de méningiome remonte à avant 2014 et pour certains jusqu'à 1995, dans la nouvelle étude. Entre 2006 et 2014, plus de 400 000 femmes ont été traitées avec de l'acétate de cyprotérone, selon l'Assurance maladie.

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