Grippe aviaire dans le Sud-Ouest : la justice ouvre une enquête pour "tromperie aggravée"
Il s'agit d'établir si une entreprise ayant envoyé des lots de volatiles à des éleveurs savait que les lots pouvaient être contaminés.
Comment l'épidémie de grippe aviaire a-t-elle prospéré dans le Sud-Ouest, fin 2016 ? Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour "tromperie aggravée" pour tenter de déterminer les responsabilités dans cette propagation, a indiqué, jeudi 9 février, une source judiciaire à l'AFP.
L'enquête doit permettre de démontrer si des lots de volatiles ont pu être envoyés à des éleveurs du Gers, du Lot-et-Garonne et des Hautes-Pyrénées, tout en sachant qu'ils pouvaient être contaminés par le virus H5N8.
Des éleveurs "victimes de tromperie" ?
Le ministère de l'Agriculture avait lancé une enquête administrative après que les élevages du Gaec de la Guigneret, dans le Tarn, rattaché à la coopérative du Vivadour (Gers), avaient envoyé, les 30 novembre et 1er décembre, deux lots de canards destinés à être gavés à des éleveurs situés dans le Gers, le Lot-et-Garonne et les Hautes-Pyrénées. Les enquêteurs devront notamment établir si "les éleveurs destinataires de lots de canards ont pu être victimes de tromperie", selon une source judiciaire.
Repéré fin novembre sur des oiseaux sauvages, le virus H5N8 continue de s'étendre dans les élevages du Sud-Ouest. La France a lancé, le 4 janvier, une politique d'abattage massif et préventif de palmipèdes dans la zone. Il s'agit de tenter d'enrayer l'épidémie de grippe aviaire, amenée au départ par les oiseaux migrateurs et souvent transmise par les déplacements d'animaux d'un élevage à l'autre. A ce jour, 415 communes du Sud-Ouest sont concernées par l'abattage préventif.
Au 9 février, 227 foyers de grippes aviaires H5N8 avaient été confirmés dans les élevages, principalement dans le Gers (90) et les Landes (81), et 21 cas dans la faune sauvage.
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